« Je n'ai jamais vu Kalimanzira distribuer des armes au camp de réfugiés de Kanage » (dans la préfecture de Butare, sud du Rwanda), a affirmé le témoin SRA, ainsi désigné pour préserver son anonymat.
Il a indiqué qu'il faisait la cuisine chaque jour pour ces réfugiés burundais dont certains ont pris part au génocide de 1994.
SRA a soutenu que même si une distribution d'armes avait eu lieu en son absence, il en aurait été informé.
La presque totalité de l'audition du témoin suivant, AM28, s'est déroulée à huis-clos.
Kalimanzira qui plaide non coupable, est poursuivi pour génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide.
La défense qui a jusqu'au 5 février pour boucler la présentation de ses moyens de preuve doit encore citer 17 témoins dont l'accusé lui-même.
A la suspension des débats, début décembre dernier, 24 témoins à décharge, dont le premier avait été entendu le 17 novembre, venaient de défiler à la barre.
En avril et mai 1994, Kalimanzira a dirigé son département à titre intérimaire, le ministre, dont il était le directeur de cabinet, n'étant pas rentré au Rwanda après la mort du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
Le procès s'est ouvert le 5 mai 2008. Le procureur a terminé son accusation le 30 juin après avoir fait comparaître 24 témoins en 16 jours d'audience.
Les faits les plus graves portés contre l'accusé concernent le rôle qu'il aurait joué dans le massacre de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans la sous-préfecture de Gisagara (préfecture de Butare, sud) vers fin avril 1994. Perpétrées par des soldats, des miliciens Interahamwe et des réfugiés hutus burundais, les tueries de Kabuye ont duré plusieurs jours, selon l'accusation.
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