Ces indemnités sont habituellement versées par le greffe, l'organe chargé de la gestion administrative et financière du tribunal, pour permettre aux témoins de se nourrir pendant la durée de leur déposition.
Soulevant la question à l'audience de mardi, le conseil principal de Kalimanzira, Me Arthur Vercken, a déploré que les six témoins aient été laissés seuls, sans moyens de se nourrir.
Interrogé par la chambre, le greffier -adjoint, Everard O'Donnell, a répondu qu'ils pouvaient, en attendant le versement de leurs indemnités journalières, signer les notes d'hôtel, après chaque repas. L'avocat de Kalimanzira a rétorqué que cette possibilité de signer une note n'était pas prévue à l'hôtel où sont logés ces témoins.
Le greffe verse généralement à chaque témoin non- protégé une indemnité journalière d'environ 100 dollars.
Le juge Dennis Byron qui présidait les débats a demandé au service concerné de régler la question d'urgence.
La chambre a alors repris l'audition du témoin Albert Barikwinshi qui a affirmé avoir participé en 2000, à la prison de Karubanda, dans la ville de Butare (sud), à une réunion visant à inventer des allégations contre Kalimanzira.
Cet ancien haut fonctionnaire qui plaide non coupable est poursuivi pour génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide.
Les faits les plus graves concernent le rôle qu'il aurait joué dans le massacre de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge sur la colline de Kabuye, dans la sous-préfecture de Gisagara (préfecture de Butare, sud) vers fin avril 1994. Perpétrées par des soldats, des miliciens Interahamwe et des réfugiés hutus burundais, les tueries de Kabuye ont duré plusieurs jours, selon l'accusation.
En avril et mai 1994, Kalimanzira a dirigé son département à titre intérimaire, le ministre, dont il était le directeur de cabinet, n'étant pas rentré au Rwanda après la mort du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
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