Dite, dans le code pénal rwandais, « réclusion criminelle à perpétuité », cette peine est la plus lourde après l'abolition de la peine de mort en 2007.
Selon des témoins joints par téléphone par l'agence Hirondelle, la juridiction gacaca d'appel du secteur Nyagatare, dans la Province de l'Est, a confirmé les conclusions et la sentence du premier jugement rendu le 18 décembre dernier.
Après avoir entendu l'arrêt, le condamné a été reconduit à la prison centrale de Nyagatare, ont ajouté ces témoins qui ont préféré garder l'anonymat.
Le général avait été reconnu coupable d'avoir joué un rôle dans les massacres de Tutsis en février 1994 dans cette région de Nyagatare où, alors jeune officier de l'armée rwandaise, il était aux prises avec les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir.
Alors que la communauté internationale considère généralement que le génocide au Rwanda a commencé au lendemain de l'assassinat, le 6 avril 1994, du président Juvénal Habyarimana, les autorités rwandaises affirment, de leur côté, que les massacres de Tutsis antérieurs à cette date relèvent également du plan génocidaire. Ainsi la compétence temporelle des juridictions gacacas couvre la période du 1er octobre 1990 (date de déclenchement de la rébellion du FPR) au 31 décembre 1994.
Originaire de l'ancienne préfecture de Gisenyi (nord), Bizimungu avait fui le Rwanda en juillet 1994, devant la victorieuse avancée du FPR.
Plus tard, dans les forêts de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), il avait, avec d'autres officiers de l'ancienne armée rwandaise, participé à la création des FDLR.
Entré en dissidence contre le commandement de ce mouvement en juin 2005, il était rentré au Rwanda, six mois plus tard, accompagné de plusieurs dizaines de combattants.
Intégré par la suite au sein de la nouvelle armée rwandaise, il travaillait jusqu'en décembre dernier aux services de renseignements intérieurs.
Inspirées des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages réglaient les différends, les gacacas (prononcer gatchatcha) sont chargées de juger la presque totalité des personnes soupçonnées d'avoir trempé dans le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.
ER/GF
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