Léopold Munyakazi, qui enseignait le français depuis septembre dernier au Goucher college de Baltimore, a été suspendu de ses fonctions par l'administration de l'institution, ont rapporté mardi les médias américains.
« C'est un bon développement. Munyakazi fait partie des fugitifs vivant aux Etats Unis », a commenté le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga.
Le magistrat rwandais a indiqué à l'agence Hirondelle que Kigali allait entamer des discussions avec Washington pour que l'universitaire encore en liberté n'échappe pas à la justice.
Il n'existe pas de traité d'extradition entre le Rwanda et les Etats-Unis.
Le président du Goucher College, Sanford Ungar, a informé la faculté et les étudiants que le professeur Munyakazi, 59 ans, faisait l'objet d'un acte d'accusation de la justice rwandaise datant de 2006, selon l'agence de presse américaine AP.
Ungar, tout en se gardant de se substituer à la justice, a expliqué que les accusations portées contre le linguiste rwandais étaient graves.
Selon Andrew Dusabe, deuxième conseiller à l'ambassade du Rwanda à Washington, Munyakazi est notamment accusé d'avoir supervisé des barrages routiers auxquels les Tutsis étaient identifiés puis tués pendant le génocide en 1994, écrit Associated Press.
« Je n'ai jamais trempé dans le génocide », a protesté l'universitaire cité par l'agence.
Munyakazi a été incarcéré au Rwanda de 1994 à 1999.
Après sa remise en liberté provisoire, il est parti pour un séminaire aux Etats-Unis mais n'est jamais revenu au Rwanda.
Le linguiste rwandais a d'abord enseigné à Montclair State College, dans le New Jersey, avant de rejoindre le Goucher College en septembre dernier.
ER/GF
© Agence Hirondelle