Le conseiller à la sécurité nationale du Japon a parlé notamment de Taïwan et de l'Ukraine pendant sept heures avec le plus haut responsable de la diplomatie du Parti communiste chinois, a indiqué jeudi un responsable gouvernemental nippon.
Takeo Akiba, qui a accepté une invitation chinoise, s'est rendu dans la ville de Tianjin, au sud-est de Pékin, où il a rencontré Yang Jiechi mercredi, a déclaré ce responsable à l'AFP.
Les relations entre les deux plus grandes économies d'Asie sont parfois tendues, du fait de contentieux liés au passé militariste du Japon et de différends territoriaux qui perdurent aujourd'hui.
Le 4 août, Tokyo avait protesté auprès de Pékin après la chute pour la première fois de cinq missiles balistiques chinois dans la zone économique exclusive du Japon lors d'exercices militaires ayant suivi la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan, que la Chine considère comme son territoire.
De son côté, la Chine avait qualifié de "sérieuse provocation" la visite lundi de deux ministres japonais au sanctuaire Yasukuni à Tokyo, qui honore notamment la mémoire de responsables nippons condamnés pour crimes de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mercredi, MM. Akiba et Yang ont discuté de questions géopolitiques, notamment les manoeuvres chinoises autour de Taïwan, l'invasion de l'Ukraine par la Russie et le sujet de la Corée du Nord.
Lors de ces discussions ayant inclus un dîner, M. Akiba a "transmis la position du Japon" concernant Taïwan à M. Yang et a souligné l'importance de "la paix et de la stabilité" dans le détroit de Taïwan.
M. Akiba a fait écho au Premier ministre nippon Fumio Kishida en "condamnant" la récente démonstration de force de Pékin, a déclaré un responsable du Secrétariat à la sécurité nationale du Japon, un proche allié de Washington.
L'agence de presse officielle Xinhua (Chine nouvelle) a aussi rapporté ces entretiens, précisant que M. Yang avait rappelé à M. Akiba que Taïwan constituait "une partie inaliénable du territoire chinois".
M. Yang a également exhorté Tokyo à développer "une perception correcte de la Chine" et à travailler avec Pékin pour "promouvoir des relations bilatérales plus mûres, plus stables, plus saines et plus fortes", tout en s'efforçant d'"éliminer les interférences internes et externes", toujours selon Chine nouvelle.
MM. Akiba et Yang ont aussi discuté du contentieux bilatéral autour d'îlots en mer de Chine orientale administrés par Tokyo mais revendiqués par Pékin, selon la source gouvernementale japonaise.
Début juillet, le Japon avait protesté auprès de la Chine après qu'une frégate chinoise a frôlé ces îlots appelés Senkaku par Tokyo et Diaoyu par Pékin.
Mercredi, M. Akiba a réaffirmé la position du Japon sur ces micro-territoires et s'est inquiété de l'affirmation maritime croissante chinoise.
Ces discussions sont intervenues avant le cinquantième anniversaire de la normalisation des relations entre le Japon et la Chine, le 29 septembre.
Les deux parties ont convenu de "faire un effort mutuel pour concrétiser la nature constructive et stable" de leurs relations bilatérales.