En tournée africaine, le secrétaire général de l'Onu a effectué une brève visite vendredi après-midi au TPIR. Dans une allocution prononcée devant les responsables et le personnel du tribunal, Ban Ki-moon a appelé les Etats de l'Afrique centrale et orientale à « coopérer pleinement » pour l'arrestation des 13 accusés en fuite. Il a indiqué disposer d'informations selon lesquelles la plupart des ces fugitifs se cacheraient dans cette partie de la planète.
Dans la matinée, le tribunal avait condamné à 25 ans de prison l'abbé Emmanuel Rukundo après l'avoir reconnu coupable de génocide, assassinats et extermination.Selon le jugement, le prêtre a participé en avril 1994, en collaboration avec des militaires et des miliciens Interahamwe, à l'enlèvement de Tutsis qui avaient cherché refuge au Petit séminaire Saint Léon à Gitarama (centre). Plusieurs de ces Tutsis ont été tués par la suite.
La chambre a par ailleurs conclu que l'homme d'église avait « agressé sexuellement le témoin CCH (une femme tutsie) comme celle-ci l'a décrit » dans son témoignage. « Elle a subi une agression sexuelle qui a porté atteinte à son intégrité mentale », souligne le jugement.
Selon les juges, le prêtre a tenté le 21 mai 1994, dans une chambre au Petit Séminaire Saint Léon, de violer cette femme tutsie. Faute d'avoir réussi à la pénétrer parce qu'elle lui résistait, il l'a caressée et a fini par éjaculer.
Les débats se sont terminés mercredi dans le plus vieux procès du TPIR, celui dans lequel comparaît l'ancienne ministre de la Famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, seule femme détenue par le TPIR.
Les auditions ont été déclarées closes au terme des dépositions de quatre témoins à charge rappelés à la barre à la demande des équipes de défense. Les parties se retrouveront pour les réquisitions et les plaidoiries finales à une date qui reste encore à fixer.
Nyiramasuhuko est jugée avec son fils Arsène Shalom Ntahobali, les anciens préfets de Butare (sud), Alphonse Nteziryayo et Sylvain Nsabimana ainsi que les anciens maires Joseph Kanyabashi et Elie Ndayambaje.
Leur procès a débuté en juin 2001.
ER/GF
Agence Hirondelle