Six soldats indonésiens, accusés d'avoir tué quatre indigènes papous et d'avoir mutilé leurs corps la semaine dernière, ont été arrêtés, ont annoncé les autorités policières et militaires mardi.
Les suspects se sont fait passer pour des vendeurs d'armes pour attirer leurs victimes, qui auraient été tuées le 22 août, a déclaré à l'AFP le directeur de la police provinciale de Papouasie, Faizal Ramadhani.
Elles ont ensuite été démembrées, placées dans des sacs et jetées dans une rivière à l'extérieur de la ville de Timika, selon un rapport de police.
Lundi, des morceaux de corps appartenant à trois des victimes ont été retrouvés, a indiqué M. Ramadhani, ajoutant que les autorités continuaient de chercher les restes de la dernière victime.
La police de Papouasie soupçonne quatre civils d'avoir participé à ces exactions, dont trois ont été arrêtés au cours du week-end.
Ces derniers ont déclaré que les soldats étaient "directement impliqués" dans le meurtre et le démembrement des victimes, qui seraient affiliées à des groupes rebelles dans la région de Nduga, a déclaré Ramadhani.
Le responsable militaire Chandra W. Sukotjo a précisé que les six militaires avaient été arrêtés lundi par la police militaire, qui est en train de les interroger.
Sebby Sambom, porte-parole de l'Armée de libération nationale de la Papouasie occidentale, la branche militaire du principal groupe séparatiste de Papouasie, a demandé au gouvernement indonésien de condamner à mort les auteurs de ce crime.
"Il s'agit d'un crime contre l'humanité commis par le gouvernement indonésien par l'intermédiaire de ses forces de sécurité", a déclaré M. Sambom dans un communiqué, menaçant de mener une "opération de représailles" si la demande de son groupe était ignorée.
L'Indonésie maintient une forte présence militaire dans la région de Papouasie, riche en ressources mais sous-développée, où le conflit avec une insurrection séparatiste rebelle fait de plus en plus de victimes.
Ancienne colonie néerlandaise, la Papouasie s'est déclarée indépendante en 1961, mais l'Indonésie voisine a pris le contrôle de la région deux ans plus tard, avec la promesse d'organiser un référendum sur l'indépendance. Le vote qui a suivi en faveur du maintien dans le giron indonésien a été largement considéré comme un simulacre.
