C'est le premier procès pour génocide à démarrer depuis le début de l'année.
Cet officier qui commandait le petit camp militaire de Ngoma, dans la ville de Butare (sud) en 1994, plaide non coupable.
« Il a ordonné aux civils hutus, aux Interahamwe et aux soldats de tuer les Tutsis dans la région de Butare », a déclaré William Egbe, du bureau du procureur. « Il a par ailleurs ordonné à ses militaires du camp Ngoma de violer les femmes tutsies avant de les tuer », a poursuivi M. Egbe. Le substitut du procureur a enfin accusé le lieutenant d'avoir armé les forces génocidaires à Butare, en leur fournissant fusils, grenades et machettes.
Originaire de Mugina, dans l'ancienne préfecture de Gitarama (centre), Hategekimana fait partie des 5 accusés que le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, a cherché en vain à faire juger par les tribunaux rwandais. Le procès se poursuit la semaine prochaine.
Au rôle du TPIR, était également inscrit le procès de l'avocat rwandais, Léonidas Nshogoza, accusé, non pas de génocide, mais de subornation de témoins. Après quelques jours de bras de fer avec la chambre, la défense de Me Nshogoza a enfin débuté lundi.
L'avocat rwandais, dont le procès a démarré le mois dernier, est accusé d'avoir suborné 5 témoins alors qu'il travaillait comme enquêteur au sein de l'équipe de défense de l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur Jean de Dieu Kamuhanda, condamné par le TPIR à la prison à vie. Pour cela, il est inculpé « d'outrage au tribunal ».
Trois des 11 témoins que la défense compte citer à la barre ont déposé pendant la semaine. Parmi eux, figure Me Aïcha Condé (du barreau de Paris), l'ancienne avocate de Kamuhanda.
ER/GF
© Agence Hirondelle