22.04.09 - TPIR/BUTARE - LA DEFENSE D'UNE EX-MINISTRE REFUTE LES ACCUSATIONS D'APPEL AU VIOL

Arusha, 22 avril 2009 (FH) - La défense de l'ex-ministre ministre de la Famille, Pauline Nyiramasuhuko, seule femme détenue par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a réfuté mercredi les allégations selon lesquelles elle aurait appelé de jeunes hutus, dont son fils, a violer les femmes tutsies pendant le génocide de 1994.

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Nyiramasuhuko, 63 ans, est la première femme inculpée de génocide et d'incitation au viol par un tribunal international

« C'est une abomination que de prétendre que Pauline Nyiramasuhuko est allée jusqu'à ordonner à son fils de violer des jeunes femmes tutsies », a déclaré, indignée, Me Nicole Bergevin, l'avocate principale de l'ex-ministre.

Selon des témoignages, l'accusée aurait même distribué des préservatifs aux violeurs pour qu'ils puissent commettre le crime sans risque de se faire contaminer.

« Nyiramasuhuko n'est pas coupable de ces allégations abominables portées contre elle », a ajouté l'avocate québécoise, appelant la chambre présidée par le Tanzanien William Hussein Sekule, à acquitter l'ex-ministre.

Le deuxième avocat de Nyiramasuhuko, Guy Poupart, également du barreau du Québec a, pour sa part, affirmé que leur cliente était victime d'une campagne visant à diaboliser les membres du gouvernement en place pendant le génocide perpétré contre les Tutsis d'avril à juillet 1994.

La parole a ensuite été donnée à l'équipe de défense d'Arsène Shalom Ntahobali, fils de l'ex-ministre.

Ce procès implique également les anciens préfets de Butare (sud), Alphonse Nteziryayo et Sylvain Nsabimana ainsi que les anciens maires Joseph Kanyabashi et Elie Ndayambaje.

Mardi, le substitut du procureur, la Tanzanienne Holo Makwaia, a requis la prison à vie, peine maximale au TPIR, contre chacun des six accusés, affirmant qu'ils avaient « l'intention de détruire en tout ou en partie le groupe ethnique tutsie » dans la préfecture de Butare.

Selon le calendrier, les plaidoiries des accusés doivent se poursuivre jusqu'au 30 avril.

Ouvert en juin 2001, ce procès est le plus long de la justice pénale internationale.

Les débats ont été particulièrement longs en raison de difficultés avec les témoins et de l'extrême lenteur des interrogatoires. Par ailleurs, plusieurs témoins experts ont été cités dans le procès, dont certains sont restés un mois dans le box. Lors de la présentation des preuves à décharge, des conflits d'intérêts entre accusés sont venus rajouter à la lenteur.

NI-ER/GF

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