28.04.09 - TPIR/BUTARE - UN AUTRE ANCIEN PREFET DEMANDE L'ACQUITTEMENT

Arusha, 28 avril 2009 (FH) - La défense du colonel Alphonse Nteziryayo, ancien préfet de Butare (sud du Rwanda), a plaidé son acquittement mardi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) où il est accusé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité. Lundi, un autre ancien préfet de Butare poursuivi dans la même affaire, avait clamé son innocence, par la voix de ses défenseurs.

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« Nous sollicitions le rejet de toutes les accusations portées contre M. Nteziryayo», a déclaré au terme de sa plaidoirie, l'avocat et poète burkinabé, Frédéric Pacéré Titinga.

Me Pacéré Titinga a appelé les juges à lui accorder, s'ils devaient le condamner, le bénéfice de circonstances atténuantes. « Ces derniers jours, le colonel Nteziryayo connaît de graves désagréments de santé qui continuent », a indiqué le défenseur sans préciser la maladie dont souffre son client.

Il a enfin souligné que l'accusé avait sauvé des Tutsis pendant le génocide de 1994.

M. Nteziryayo a été nommé à la tête de la préfecture de Butare à la mi-juin 1994 en remplacement de Sylvain Nsabimana, également poursuivi dans cette affaire et dont les défenseurs avaient aussi demandé l'acquittement lundi.

Nsabimana avait succédé au Tutsi Jean Baptiste Habyarimana, limogé le 19 avril 1994 par le gouvernement intérimaire en place pendant le génocide. Après cette disgrâce, le préfet Habyarimana fut jeté en prison et tué par la suite.

Les deux anciens préfets de Butare sont jugés avec quatre autres personnes parmi lesquelles l'ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, accusée notamment d'incitation aux viols de femmes et filles tutsies.

Arsène Shalom Ntahobali, fils de Nyiramasuhuko, est également poursuivi dans ce procès ouvert en 2001. Premiers à présenter leurs conclusions finales, Ntahobali et sa mère ont prié la chambre de les laver de toutes les accusations portées contre eux.

L'affaire implique également deux anciens maires dont celui de Ngoma, Joseph Kanyabashi qui a commencé la présentation de ces arguments après ceux de Nteziryayo.

La marche sera close par Elie Ndayambaje, ancien maire de Muganza, une autre commune de la préfecture de Butare.

La semaine dernière, le procureur a requis la prison à vie, peine maximale au TPIR, contre chacun des six accusés, arguant que « sans eux, le génocide n'aurait pas été possible à Butare ».

ER/GF

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