Agé de 42 ans, Désiré Munyaneza a été reconnu coupable des sept chefs d'accusation retenus contre lui par le juge André Denis de la Cour supérieure du Québec. La sentence sera prononcée en septembre par le juge Denis, qui décidera alors également combien d'années de prison ferme il devra purger avant de pouvoir être éligible à une libération conditionnelle.
L'avocat de la défense, Me Richard Perras, a aussitôt annoncé qu'il ferait appel.
Le procès avait valeur de test pour la justice canadienne, car M. Munyaneza est la première personne poursuivie au Canada en vertu d'une loi fédérale de "compétence universelle" sur les crimes contre l'humanité, promulguée en octobre 2000.
M. Munyaneza était accusé d'avoir participé au génocide, perpétré des viols et tué des civils dans la préfecture de Butare (sud) entre avril et juillet 1994,ainsi que d'avoir dirigé une des principales milices qui établissaient des barrages de la mort dans cette région du Rwanda.
Au Rwanda, le procureur général Martin Ngoga a salué ce jugement, en espérant « qu'il ouvre la voie à d'autres procès de génocidaires, son seulement au Canada, mais aussi dans tous les autres pays abritant des génocidaires ».
« Quand nous émettons un acte d'accusation contre quelqu'un c'est que nous avons des éléments de preuve solides. Le cas de Munyaneza illustre cela », a déclaré M. Ngoga à l'agence Hirondelle. «Tout être humain, l'humanité toute entière doit se sentir concerné, ce n'est pas aux seuls victimes de demander que justice soit rendue », a renchéri, Benoît Kaboyi, secrétaire exécutif d'Ibuka, la principale organisation de survivants du génocide.
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