Le procureur aura jusqu'au 18 septembre pour présenter ses moyens de preuve, selon une ordonnance judiciaire consultée vendredi sur le site internet du tribunal.
Homme d'affaires de moyenne envergure, Kanyarukiga menait ses activités commerciales à Kigali et dans sa préfecture natale de Kibuye (ouest).
Poursuivi pour génocide et crime contre l'humanité, il répond de massacres commis à Kibuye notamment à l'église paroissiale de Nyange où des milliers de Tutsis furent tués, ensevelis par un bulldozer, en avril 1994.
Selon l'acte d'accusation signé le 5 décembre 2001 par l'ancienne procureure du TPIR, Carla Del Ponte, l'accusé faisait partie des instigateurs de ce massacre.
Le procureur allègue que plusieurs autres personnalités de Kibuye, dont l'abbé Athanase Seromba condamné à la prison à vie, ont joué un rôle dans les tueries de Nyange.
Kanyarukiga qui est défendu par le Canadien David Jacobs et le Rwandais Claver Sindayigaya, comparaîtra devant une chambre présidée par la Jordanienne Taghrid Hikmet et comprenant, en outre, le Sud-Coréeen Seon Ki Park et le Tanzanien Joseph Masanche.
Conduite par la Tanzanienne Holo Makwaia, l'équipe du procureur comprend trois autres membres dont le Rwandais Didace Nyirinkwaya.
Peu instruit, Kanyarukiga est d'une envergure relativement moindre par rapport aux quatre autres détenus dont les procès n'ont pas encore commencé : les anciens ministres Augustin Ngirabatware et Callixte Nzabonimana, l'ancien patron de la filière thé, Michel Bagaragaza, et l'ancien maire Jean Baptiste Gatete.
Brillant économiste formé en Suisse, Ngirabatware est par ailleurs gendre du plus recherché des 13 accusés en fuite, le milliardaire Félicien Kabuga, argentier présumé du génocide.
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