Selon une source proche du dossier, c'est le Britannique Peter Herbert qui a été désigné par le greffe pour remplacer le professeur américain.
Dans une décision consultée jeudi sur le site internet du tribunal, le greffe, l'organe chargé de gérer l'assistance juridique, fait état d'un manque de confiance et de communication entre l'accusé et son conseil principal.
Dans ces conditions, l'administration du tribunal s'est vue dans l'obligation de mettre fin, comme demandé par Ngirabatware, au contrat du juriste américain, indique la décision.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, l'ex-ministre se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.
Ngirabatware a clamé son innocence lors de sa première comparution initiale le 10 octobre 2008 sur la base d'un acte d'accusation datant de 1999.
Suite à l'amendement de ce texte fondamental, une nouvelle comparution a eu lieu le 10 février dernier au cours de laquelle il a, une nouvelle fois, plaidé non coupable.
L'ex-ministre, 51 ans, est notamment accusé d'avoir utilisé des fonds publics pour financer les activités des miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide.
Le début de son procès a déjà été reporté deux fois.
Docteur en sciences économiquesde l'Université de Fribourg (Suisse), l'ex-ministre a été, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994).
Après son départ en exil en juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.
Ce brillant universitaire est par ailleurs gendre de l'argentier présumé du génocide, le richissime homme d'affaires rwandais Félicien Kubuga, toujours en fuite à moins de deux ans de la fermeture du TPIR.
Premier accusé du TPIR à avoir été arrêté en Allemagne, Ngirabatware sera jugé par une chambre présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule.
L'équipe du procureur dans cette affaire sera conduite par Wallace Kapaya, également de nationalité tanzanienne.
Quatre autres détenus du TPIR, dont un autre ex-ministre du gouvernement en place pendant le génocide, attendent de comparaître.
ER/GF
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