24.08.09 - TPIR/MUVUNYI - LE LIEUTENANT-COLONEL MUVUNYI ENTAME SA DEFENSE

Arusha, 24 août 2009 (FH) - Le lieutenant-colonel Tharcisse Muvunyi, accusé d'incitation directe et publique à commettre le génocide, a entamé lundi sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a constaté l'agence Hirondelle.

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Premier à être rejugé au TPIR, l'officier, 56 ans, répond d'un discours qu'il aurait prononcé une après-midi de la fin mai 1994 au centre de négoce de Gikore, dans la commune Nyaruhengeri, préfecture de Butare (sud).

Selon le procureur, ce message a été interprété par l'audience comme un appel à exterminer les quelque tutsis encore en vie dans cette région à cette date.

Dans sa déclaration liminaire, Me William Taylor, le conseil principal de Muvunyi, a défendu tous les discours prononcés lors cette réunion. « Il n'existe aucune preuve que quelque chose d'extraordinaire se soit produit lors de cette rencontre », a soutenu l'avocat américain.

En plus du lieutenant-colonel Muvunyi, d'autres personnalités - comme les anciens préfets de Butare, Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo, poursuivis dans une autre affaire au TPIR - étaient présentes à cette réunion.

Après sa brève intervention, Me Taylor a cité le premier témoin à décharge, Sixbert Ilyivuze, un médecin rwandais exilé au Congo-Brazzaville où il travaille pour l'ONG Médecins d'Afrique.

M. Ilyivuze a affirmé qu'il était présent à la réunion de Gikore et qu'aucun orateur n'y avait tenu de discours incendiaire. « Personne n'a appelé à tuer les Tutsis, personne », a déclaré le jeune médecin.

L'accusé, qui est rejugé à partir du 17 juin, a jusqu'à vendredi pour citer tous ses témoins.

L'ouverture de la défense de Muvunyi a marqué la reprise des audiences au TPIR après les vacances judiciaires d'été.

Le lieutenant-colonel avait été condamné à 25 ans d'emprisonnement le 12 septembre 2006 après avoir été reconnu coupable de « génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et autres actes inhumains ».

Le 29  août 2008, la chambre d'appel avait annulé les déclarations de culpabilité ainsi que la peine, et ordonné un nouveau procès pour « incitation directe et publique à commettre le génocide », relativement au discours de Gikore.

Selon les prévisions de la chambre, le verdict dans ce nouveau procès devrait tomber avant la fin de l'année.

ER/GF

© Agence Hirondelle