25.09.09 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - PROCES D'UN GENDRE DE L'ARGENTIER PRESUME DU GENOCIDE

Arusha, 25 septembre 2009 (FH) - Après plusieurs reports, le procès d'Augustin Ngirabatware, ancien ministre du Plan et gendre de Félicien Kabuga, l'argentier présumé du génocide de 1994, a débuté mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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Inculpé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, et crimes contre l'humanité, Ngirabatware clame son innocence.

Dans sa déclaration d'ouverture, Wallace Kapaya, du bureau du procureur, a affirmé que l'ex-ministre avait tenu « plusieurs réunions » dans sa région natale de Gisenyi (nord) en 1994 « pour répandre l'évangile du génocide ».

M.Kapaya a également accusé l'ex-ministre d'avoir distribué des armes aux miliciens Interahamwe, dans la commune Nyamyumba, dont il est originaire.

Il a par ailleurs déclaré que Ngirabatware avait abusé de son portefeuille pour détourner au profit du parti alors au pouvoir, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), des fonds provenant de divers bailleurs de fonds.

Cet argent a servi, plus tard, selon Kapaya, à l'achat de fusils pour les miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide.

Pour le magistrat tanzanien, l'ex-ministre a agi dans le cadre d'une entreprise criminelle commune visant à détruire en tout ou en partie le groupe ethnique tutsi comme tel.

Le même jour, a débuté la défense de l'ancien sous-préfet de Gisagara (sud), Dominique Ntawukulilyayo accusé de génocide et d'incitation directe et publique à commettre le génocide. L'ex-responsable administratif est notamment poursuivi pour le massacre de Tutsis qui s'étaient retranchés sur une colline dans son entité administrative.

Son avocat mauritanien, Maroufa Diabira, a souligné, dans sa déclaration liminaire, que tous les Hutus qui détenaient des postes de responsabilité en 1994 n'ont pas forcément trempé dans le génocide perpétré contre les Tutsis.

Me Maroufa a affirmé que son client fait l'objet de poursuites devant le TPIR, uniquement à cause des fonctions qu'il occupait à l'époque.

Par ailleurs, le défilé des témoins du lieutenant Ildephonse Hategekimana s'est poursuivi cette semaine.

Un membre de l'ancienne armée rwandaise  cité jeudi a nié que l'accusé ait ordonné des viols de femmes tutsies à Butare (sud) au lendemain de l'assassinat du président Juvénal Habyarimana.

Au menu de la semaine prochaine, figurent, en plus de la continuation de ces trois procès, la comparution initiale de l'ex-maire Grégoire Ndahimana, ainsi que les audiences d'appel dans les affaires Protais Zigiranyirazo, Siméon Nshamihigo et Simon Bikindi.

ER/GF

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