Lundi, Callixte Kalimanzira, a été condamné à 30 ans de prison après avoir été reconnu coupable de génocide et d'incitation au génocide.
La chambre a conclu que l'ancien haut fonctionnaire avait attiré des milliers de Tutsis dans un piège, en leur conseillant de se regrouper sur la colline de Kabuye, dans la préfecture de Butare (sud), alors qu'il savait bien que seule la mort y attendait. « Le 23 avril 1994, Kalimanzira est venu à Kabuye avec des soldats et des policiers. Les réfugiés tutsis avaient jusque-là repoussé les attaques au moyen de bâtons et de pierres, mais ils ne pouvaient résister aux balles », indique le jugement.
Toujours lundi, le procureur a terminé la présentation de ses moyens de preuve dans le nouveau procès du lieutenant- colonel Tharcisse Muvunyi, rejugé pour incitation directe et publique à commettre le génocide, à travers un discours qu'il aurait prononcé en mai 1994 dans un centre de négoce du sud du Rwanda. La défense s'ouvrira le 19 août.
Le procès des trois dirigeants de l'ex-parti présidentiel est de nouveau dans l'impasse. Lundi, la défense de l'ex-président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), Mathieu Ngirumpatse, a demandé un ajournement jusqu'à fin octobre prochain, une requête sur laquelle la chambre n'a pas encore statué. La demande est intervenue après l'annulation par la chambre d'appel de la disjonction d'instances qui avait été décidée par les juges de première instance, suite à la maladie prolongée de Ngirumpatse.
Mercredi, la prison à vie a été requise contre quatre officiers des anciennes forces armées rwandaises (FAR) parmi lesquels les anciens chefs d'état-major de l'armée et de la gendarmerie, les généraux Augustin Bizimungu et Augustin Ndindiliyimana. « En 1994, les Forces armées rwandaises ont failli à leur devoir ; elles se sont retournées contre le peuple», a assené le magistrat ivoirien Alphonse Van, principal représentant du procureur dans l'affaire.
Le lendemain, les équipes de défense se sont relayées pour réfuter toutes les allégations, affirmant notamment que la thèse de l'entente, entre leurs clients, en vue de commettre le génocide, n'était étayée par aucun élément de preuve.
Les débats ont été clos vendredi en fin de matinée. La date du jugement sera annoncée ultérieurement.
Au même moment, dans une autre salle d'audience, le lieutenant-colonel Ephrem Setako, dernier témoin de sa défense, achevait sa déposition. La date du réquisitoire n'a pas encore été fixée.
Enfin, le lieutenant Ildephonse Hategekimana qui a entamé sa défense lundi a cité 4 témoins au cours de la semaine. Le procès se poursuivra lundi prochain.
ER/GF
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