L’organisation, Coalition pour les droits des femmes en situation de conflits, basée à Montréal (Canada), n’est pas convaincue que le procureur ne dispose pas « de preuves solides à l’appui des accusations de viol » contre Muvunyi. « Nous vous demandons de retirer votre requête en ce sens ou de la modifier et d’affecter de toute urgence un enquêteur dynamique et dévoué qui s’emploiera à réunir les éléments de preuve », écrit l’organisation dans une lettre adressée mardi au Procureur en chef du TPIR, le Gambien Hassan Bubacar Jallow.
« La performance du TPIR face aux crimes de violence sexuelles n’est guère reluisante », déplore l’organisation dans son courrier.
« Il n’a fallu qu’une année au Tribunal spécial pour la Sierra Leone, qui ne compte pourtant que deux enquêteurs affectés aux questions spécifiques aux femmes, pour compiler ses preuves dans tous les dossiers qu’il a instruits», note la Coalition. « Il est évident que votre bureau n’a pas déployé tous les efforts nécessaires qui s’imposaient pour enquêter sur ces actes », soutient elle.
Le procès du colonel Tharcisse Muvunyi doit s’ouvrir le 28 février.
Si les juges autorisent le procureur à retirer le chef de viol, l’officier répondra de génocide, complicité dans le génocide, incitation publique et directe à commettre le génocide et autres actes inhumains.
Le bureau du procureur n’a pas réagi immédiatement à ces critiques.
ER/KN/AT/GF/FH/(MV’’’0210A)