26.06.09 - TPIR/MILITAIRES II - FIN DU PROCES DE QUATRE ANCIENS RESPONSABLES MILITAIRES

Arusha, 26 juin 2009 (FH) - Le procès de quatre officiers, dont les anciens patrons de l'armée et de la gendarmerie, s'est achevé vendredi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) au terme des plaidoiries finales des accusés, a constaté l'agence Hirondelle.

2 min 7Temps de lecture approximatif

Le général Augustin Bizimungu était chef d'état-major de l'armée et le général Augustin Ndindiliyimana, chef d'état-major de la gendarmerie. Ils comparaissaient depuis septembre 2004 avec l'ancien commandant du bataillon de reconnaissance, le major François-Nzuwonemeye, et le capitaine Innocent Sagahutu qui était chef d'un escadron de cette unité.

Poursuivis pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, tous ont clamé leur innocence.

« Nous voici au terme de ce procès ; je souhaite à tout le monde la paix dont notre monde a besoin aujourd'hui. La date du jugement sera annoncée ultérieurement», a déclaré le juge président, Joseph Asoka de Silva.

Au dernier jour de cette ultime passe d'armes qui avait débuté mercredi avec un sévère réquisitoire du procureur, ce sont surtout les avocats du major et du capitaine qui ont pris la parole.

Les défenseurs des deux plus hauts gradés avaient présenté leurs plaidoiries finales mercredi et jeudi.

Les faits portés contre le major Nzuwonemeye et son ancien subordonné peuvent se résumer en trois points : les assassinats du Premier ministre Agathe Uwilingiyimana et des 10 casques bleus belges dans la journée du 7 avril 1994, des massacres et des viols qui auraient été commis au Centre hospitalier de Kigali (CHK) par des éléments du bataillon de reconnaissance, divers assassinats à Nyamirambo, un quartier de Kigali.

« Aucun des témoins fondamentaux du procureur n'a placé Nzuwonemeye ni son bataillon sur les lieux » du meurtre du Premier ministre, a plaidé Charles Takou, l'avocat américain du major.

Me Takou a tout autant nié la moindre implication de cette unité dans le meurtre des paras belges.

Sur la même ligne de défense, Fabien Segatwa, premier défenseur du capitaine Sagahutu, a relevé que l'accusation n'avait pas précisé quel membre de l'escadron de son client aurait participé à des exactions au CHK.

L'avocat burundais a enfin reproché à la partie adverse de n'avoir pas produit l'identité de personnes qui auraient été tuées par le capitaine à Nyamirambo. Avant de remercier les juges, il a tenu à dénoncer « un acte d'accusation vide de preuves ». Quelques minutes plus tôt, son adjoint, le Malien Seydou Doumbia, avait frôlé l'injure en qualifiant les allégations du procureur de « prostitution intellectuelle ».

Mercredi, Alphonse Van, principal représentant de l'accusation dans le procès, avait requis la peine maximale. « Justice ne sera rendue que si vous les condamnez chacun à l'emprisonnement à vie », avait demandé le magistrat ivoirien sur son ton le plus grave.

ER/GF

© Agence Hirondelle