« L'administration du tribunal va demander au Vatican d'accueillir le prêtre », a révélé à l'agence Hirondelle un cadre supérieur du TPIR qui a requis l'anonymat. Si le Vatican accepte de le recevoir, il devra s'engager à ce que le père Nsengimana puisse se présenter au TPIR dans le cas d'une éventuelle procédure en appel. Le bureau du procureur n'a pas encore formulé de décision à ce sujet.
Pendant le génocide de 1994, l'abbé Nsengimana, qui était poursuivi pour génocide, assassinats et extermination, était recteur du collège Christ Roi de Nyanza (sud), une des écoles les plus prestigieuses du pays. Il y enseignait le latin et la religion et y dirigeait des offices religieux.
L'abbé Nsengimana était accusé d'avoir supervisé les tueries de Tutsis dans son propre collège et dans les environs. L'accusation soutenait en particulier qu'il avait été impliqué dans le meurtre de plusieurs prêtres et femmes tutsis.
La chambre de première instance a conclu à l'unanimité que les moyens de preuve présentés par l'accusation n'étaient pas suffisamment crédibles pour prouver au-delà de tout doute raisonnable la culpabilité de l'homme d'église.
Le TPIR héberge trois autres acquittés en attente de pays d'accueil : l'ex-ministre des Transports André Ntagerura, le général Gratien Kabiligi et Protais Zigiranyirazo, beau-frère de l'ex-président Juvénal Habyarimana, dont l'assassinat avait servi de détonateur au génocide.
Deux acquittés du TPIR, les anciens maires Ignace Bagilishema et Jean Mpambara, ont été accueillis par la France, l'ex-préfet Emmanuel Bagambiki vit en Belgique tandis que l'ex-ministre de l'Enseignement, André Rwamakuba, a rejoint sa famille en Suisse.
ER/GF
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