Polynésie: Oscar Temaru relaxé dans une affaire de prise illégale d'intérêts

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Le leader indépendantiste polynésien Oscar Temaru a été relaxé, mercredi à la cour d'appel de Papeete, dans une affaire de prise illégale d'intérêts.

Maire de Faa'a depuis 1883, il était soupçonné d'avoir fait financer par sa mairie une radio qui aurait assuré sa propagande et celle de son parti, et avait dénoncé un "procès politique".

"Je ne suis pas surpris de la décision prise aujourd'hui, parce que c'est la vérité et il faut qu'elle se fasse: nous souhaitons la Justice avec un grand J pour notre pays", a déclaré M. Temaru, 78 ans, ému, à la sortie du tribunal.

Le procès en appel intervient après neuf ans de procédure et cinq renvois.

"Ce dont il était accusé, il ne l'a jamais fait, ce qui aujourd'hui est établi", s'est félicité son avocat, Me David Koubbi. "Oscar Temaru n'a jamais été condamné autrement que dans une affaire truquée", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à la sortie du procès.

Le parquet général avait requis six mois de prison avec sursis et 42.000 euros d'amende contre M. Temaru. Il n'a pas été suivi par la cour d'appel, qui a également relaxé les dirigeants de la radio communale, Te reo o Tefana.

Selon son parti et ses avocats, M. Temaru était poursuivi pour avoir mené le combat indépendantiste et parce qu'il avait porté plainte contre la France pour crime contre l'humanité, en raison des 193 tirs nucléaires réalisés en Polynésie française.

La radio communale de Faa'a, Te Reo o Tefana, évoquait régulièrement ce combat anti-nucléaire et indépendantiste, mais aucun enregistrement n'a été produit pour démontrer qu'il s'agissait d'une radio de propagande. Il était reproché à Oscar Temaru, président d'honneur de la radio, d'avoir mis à sa disposition des employés communaux, du matériel et des locaux. En première instance, en 2019, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 42.000 euros d'amende.

La liste menée par Oscar Temaru a remporté les élections territoriales le 30 avril et son gendre, Moetai Brotherson, a été élu président de la Polynésie française le 12 mai.