21.01.10 - TPIR/KANYARUKIGA - L'HOMME D'AFFAIRES KANYARUKIGA POURSUIT SA DEFENSE D'ALIBI

Arusha, 21 janvier 2010 (FH) - Deux nouveaux témoins sont venus appuyer jeudi la défense d'alibi de l'homme d'affaires Gaspard Kanyarukiga, poursuivi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour entente en vue de commettre le génocide, génocide et extermination, a constaté l'agence Hirondelle.

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L'ancien soldat Titien Ndaberetse, qui vit actuellement au Congo-Brazzaville, et Mme Henriette Mutoneshwa, réfugiée en France, ont tous deux affirmé que l'accusé ne se trouvait pas dans la région de Nyange (ouest), lorsque l'église du même nom fut rasée par un bulldozer le 16 avril 1994.

Environ 2.000 Tutsis qui avaient cherché refuge dans cet édifice religieux périrent dans cette démolition décidée et ordonnée, selon l'accusation, par des dignitaires de l'endroit, dont Kanyarukiga.

Selon Ndaberetse, dans la journée du 15 avril 1994, Kanyarukiga était en route pour Ndera, dans la préfecture de Kigali rural, où vivait sa deuxième femme.

Conduit en interrogatoire principal par David Jacobs, l'avocat canadien de la défense, l'ancien militaire a affirmé avoir reçu de son commandant au camp Gitarama (centre), l'ordre d'escorter l'homme d'affaires ce jour-là.

Toujours selon ce témoignage, ils ont passé la nuit à Ndera, avant de rebrousser chemin le lendemain, en compagnie des membres de la famille Kanyarukiga de Ndera, pour finalement arriver à Gitarama le 16 avril 1994, tard dans la soirée.

Curieusement, lorsque le moment est venu de répondre aux questions de l'avocate Tanzanienne Holo Makwaïa, de l'équipe du procureur, Ndaberetse n'a pu se rappeler son numéro de matricule ni l'année de son recrutement.

Le deuxième témoin, Henriette Mutoneshwa,  a également corroboré cette défense d'alibi qui avait été appuyée mercredi par sa mère, Xaverina Muhayimana.

A l'ouverture du procès, le 31 juillet 2009, l'accusation avait allégué que Kanyarukiga avait dirigé les opérations de démolition de l'église de Nyange.   

Le procureur a clos la présentation de ses preuves à charge le 17 septembre, après avoir cité 11 témoins.

Kanyarukiga a été arrêté en Afrique du Sud le 16 juillet 2004 et transféré 3 jours après au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie.

SC/ER/GF

© Agence Hirondelle