Le sort des principaux protagonistes des guerres en ex-Yougoslavie

2 min 46Temps de lecture approximatif

Rappel du sort des principaux protagonistes des conflits ayant déchiré l'ex-Yougoslavie dans les années 1990, après l'alourdissement mercredi en appel des peines de prison de deux ex-chefs du renseignement serbe, Jovica Stanisic et Franko Simatovic.

- Condamnés -

- Jovica STANISIC, 72 ans, et Franko SIMATOVIC, 73 ans, ex-chefs du renseignement de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic.

Ils sont condamnés le 31 mai en appel à 15 ans de prison chacun (contre 12 ans en 2021) pour crime de guerre et crimes contre l'humanité par un tribunal de l'ONU à La Haye.

Ce tribunal, le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), a pris le relais du Tribunal Pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) après sa fermeture en 2017.

Le TPIY avait acquitté les deux hommes en 2013 mais avait ensuite ordonné un nouveau procès, estimant que les premiers juges s'étaient trompés sur divers points de droit.

- Ratko MLADIC, plus de 80 ans, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie.

Son âge exact fait débat: il affirme être né le 12 mars 1943, mais le tribunal retient la date du 12 mars 1942.

Le 9 juin 2021, le MTPI a définitivement condamné à perpétuité cet ex-général pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pendant la guerre de Bosnie de 1992 à 1995.

Le "Boucher des Balkans" avait été arrêté en mai 2011 dans le nord de la Serbie, après presque seize ans de cavale.

- Radovan KARADZIC, 77 ans, ex-chef politique des Serbes de Bosnie.

Arrêté en 2008 après 13 ans de clandestinité, il a été condamné en 2019 en appel à la prison à vie pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité, notamment lors du siège de près de quatre ans de Sarajevo.

- Biljana PLAVSIC, 92 ans, vice-présidente puis présidente de la République des Serbes de Bosnie.

Seule femme jugée devant le TPIY, elle a été condamnée en 2003 à onze ans de prison pour crimes de guerre. Libérée en octobre 2009.

- Vojislav SESELJ, 68 ans, dirigeant ultranationaliste serbe.

Acquitté en mars 2016 par le TPIY des accusations de nettoyage ethnique, il a été condamné à dix ans de prison en appel et en avril 2018, pour crimes contre l'humanité. Il a été laissé libre, ayant déjà passé près de 12 ans en détention préventive, et a depuis siégé au Parlement serbe.

- Acquitté -

- Ante GOTOVINA, 67 ans, ancien général croate.

Condamné en première instance à 24 ans de prison par le TPIY pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, il a été acquitté en appel en 2012.

- Décédés -

- Slobodan MILOSEVIC, président de la Serbie de 1990 à 2000.

Décédé en 2006 à 64 ans dans le centre de détention du TPIY, où il était jugé pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

- Franjo TUDJMAN, président de la Croatie de 1990 à sa mort en 1999, à 77 ans.

Ce nationaliste a mené en 1991 son pays à l'indépendance, suivie d'un conflit déclenché par les Serbes de Croatie ayant fait environ 20.000 morts, majoritairement croates. Le TPIY avait fait savoir qu'il aurait été inculpé de crimes de guerre s'il avait été en vie.

- Zeljko RAZNATOVIC, alias ARKAN, chef du groupe paramilitaire serbe des "Tigres".

Inculpé en 1997 de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour des faits commis en 1995 en Bosnie. L'acte d'accusation n'a été révélé qu'après sa mort à 47 ans, abattu en janvier 2000 à Belgrade.

- Slobodan PRALJAK, ancien commandant croate de Bosnie.

Il s'est suicidé à 72 ans en avalant du cyanure en pleine audience du TPIY, le 29 novembre 2017. Les juges venaient de confirmer sa condamnation à 20 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis contre des musulmans bosniaques.

- Procès en cours -

- Hashim THACI, 55 ans, ancien chef politique de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) et ex-président du Kosovo.

Il est jugé depuis avril 2023 à la Haye pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité lors du conflit contre les forces serbes (1998-1999).

Porté au pouvoir en 2016, il avait démissionné en novembre 2020 après son inculpation par les procureurs du Tribunal spécial pour le Kosovo (KSC).

Cette instance de droit kosovar composée de juges internationaux est chargée d'enquêter sur des crimes commis par l'UCK pendant et après le conflit, principalement à l'encontre de Serbes, de Roms et d'opposants kosovars à la guérilla indépendantiste.

doc-kd-paj/maj/clr

INTERCONTINENTAL HOTELS GROUP