L'ancien responsable administratif a fait part de cette décision lors de son témoignage pour la défense d'un dirigeant de l'ex-parti présidentiel, Joseph Nzirorera.
« Je vais le poursuivre en justice. Cela fait partie de mes prévisions. Le procureur m'a sali par une allégation calomnieuse », a déclaré l'ex-maire qui s'exprimait dans un mélange de kinyarwanda (sa langue maternelle) et de français.
Il était interrogé par l'avocat principal de Nzirorera sur son rôle allégué dans la mort, le 8 avril 1994, du maire de Mukingo (nord), Emmanuel Harerimana.
Selon le procureur du TPIR, Harerimana, qui faisait partie de l'opposition au président Juvénal Habyarimana, a été empoisonné par Kajelijeli qui voulait reprendre son poste de maire de Mukingo, dont il avait été démis une année plus tôt.
« J'engagerai des poursuites contre ceux qui ont fabriqué cette accusation. Aucun ressortissant de Mukingo n'a jamais affirmé cela », a indiqué le condamné, accusant le procureur de vouloir « diviser des familles rwandaises ».
Après le décès de Harerimana, c'est Kajelijeli qui fut réélu maire de Mukingo, le 26 avril 1994.
Le procureur soutient que Nzirorera, secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) à l'époque, et fils très influent de Mukingo, imposa la candidature de son ami Kajelijeli.
L'accusation explique que contrairement à Harerimana qui était modéré, Kajelijeli était un Hutu radical qui ne cachait pas sa haine des Tutsis, même avant 1994.
Nzirorera, un ingénieur civil de formation, est jugé avec deux juristes de renom au Rwanda, l'ex-président du MRND, Mathieu Ngirumpatse, et l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera.
Ngirumpatse, qui comparaît affaibli suite à une longue maladie, est aussi connu dans son pays comme auteur-compositeur de chants religieux catholiques.
Inculpées de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, les trois anciennes personnalités clament leur innocence.
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