10.02.10 - TPIR/KAREMERA - L’EX-PATRON DE L’ARMEE NIE TOUT LIEN CRIMINEL AVEC LES DIRIGEANTS DU MRND

Arusha, 10 février 2010 (FH) - L'ancien chef d'Etat-major de l'armée rwandaise, le général Augustin Bizimungu, a nié mercredi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) l'existence d'un lien criminel quelconque entre lui et trois dirigeants de l'ex-parti présidentiel jugés devant cette juridiction.

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Le général Bizimungu, qui attend son verdict devant ce même tribunal, était cité pour la défense de Joseph Nzirorera, ancien secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).

Nzirorera comparaît aux côtés de l'ex-président du parti, Mathieu Ngirumpatse, et de l'ancien vice-président, Edouard Karemera.

« Je ne me suis jamais associé à aucun d'entre eux, ni de près, ni de loin, pour faire du mal à qui que ce soit », a répondu le général à l'avocat de Nzirorera qui demandait s'il s'était entendu avec les trois politiques, dans le cadre d'une entreprise criminelle commune visant à exterminer les Tutsis.

Le procureur soutient, entre autres, que ces quatre hommes faisaient partie d'une entente en vue de commettre le génocide, le chef d'accusation le plus grave au TPIR.

Bizimungu a affirmé n'avoir jamais aperçu Ngirumpatse durant toute la période du génocide et n'avoir vu Nzirorera qu'autour du 10 juillet 1994 à Gisenyi (nord), une semaine avant leur fuite dans l'ex-Zaïre.

Il  a ainsi réfuté l'allégation selon laquelle il aurait participé avec Nzirorera à une réunion d'organisation de massacres de Tutsis le 8 avril 1994 au domicile des parents de l'homme politique.

S'agissant de Karemera, l'ex-patron de l'armée a indiqué avoir eu juste l'occasion de le saluer deux fois en juin 1994.

L'officier général qui était interrogé par Peter Robinson, le défenseur américain de Nzirorera, devait encore être confronté aux questions de la partie adverse, conduite dans cette affaire par un autre Américain, Don Webster.

L'ex-secrétaire général du MRND et ses co-accusés sont poursuivis pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité. Ils répondent surtout d'exactions perpétrées sur l'ensemble du territoire rwandais par des membres de leur parti, en particulier des jeunes. C'est ce que l'on appelle, au TPIR, la responsabilité de supérieur hiérarchique.

Les trois anciennes personnalités soutiennent qu'il n'y avait pas de lien de subordination entre eux et les membres du MRND ayant commis des crimes en 1994.

ER/GF

© Agence Hirondelle