"On nous avait confié la responsabilité d'aider les gens et de les guider. Comment aurais-je pu avec Nzirorera m'entendre pour commettre des crimes ?", a demandé Semanza, âgé de 66 ans, pendant son interrogatoire par l'un des avocats de la défense, Patrick Nimy Mayidika.
Laurent Semanza témoignait pour la défense de Joseph Nzirorera, dans le cadre du procès groupé qui rassemble les trois dirigeants du parti de Juvénal Habyarimana en 1994. Outre Joseph Nzirorera, l'ancien président Mathieu Ngirumpatse et le vice-président Edouard Karemera sont en particulier tenus responsables des crimes de leurs subordonnés membres du MRND, au nom du principe de "responsabilité de supérieur hiérarchique".
Laurent Semanza a confirmé qu'il entretenait des relations cordiales avec l'accusé, tous deux étant membres du même parti. "Le nom de Nzirorera ne figurait même pas dans mon acte d'accusation", a remarqué le sexagénaire, qui fut maire de Bicumbi pendant 24 ans avant de quitter son poste en 1993.
Semanza purge actuellement sa peine au Mali. Lors de son témoignage, il a nié avoir participé avec Nzirorera a un meeting sécuritaire qui se serait tenu dans un bureau de la préfecture de Kigali le 30 avril 1994.
"Les témoins de l'accusation ont menti. Nous n'avons pas assisté a un tel meeting. Je n'avais même pas de fonction officielle à ce moment là", a expliqué le témoin.
Selon l'acte d'accusation, au cours de ce meeting, Nzirorera a remercié les miliciens Interahamwe de Kigali pour leur "bon travail"(tuer les tutsis) et leur a donné de l'argent pour acheter des bières.
Le procès continue jeudi.
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