Ces nouveaux verdicts concernent Yussuf Munyakazi, un riche propriétaire terrien de Cyangugu (sud-ouest) et le lieutenant Ildephonse Hategekimana qui commandait un petit camp militaire de Butare (sud).
Avec ses 75 ans, Munyakazi qui se distingue par sa longue barbe blanche, est le plus âgé des détenus du TPIR. Inculpé de génocide et extermination, il est essentiellement accusé d'avoir mené des attaques meurtrières contre des Tutsis qui avaient cherché refuge dans des églises de la préfecture de Cyangugu en avril 1994.
Dans son témoignage pour sa propre défense, « Mandevu » (le Barbu, en swahili), s'est plutôt présenté comme un musulman pieux et généreux. Ce que contexte la partie adverse qui a requis la prison à vie contre lui le 28 janvier.
Dans l'affaire Hategekimana, la chambre devra d'abord entendre les réquisitions du procureur et les plaidoiries de la défense le 8 avril, avant de rendre son jugement le mois suivant.
Originaire de la commune de Mugina, dans l'ancienne préfecture de Gitarama (centre), Hategekimana, qui clame son innocence, est poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité. Selon l'acte d'accusation, il serait l'un des principaux organisateurs des massacres dans la ville de Butare.
Les jugements Munyakazi et Hategekimana suivront ceux rendus le mois dernier pour les lieutenants-colonels Tharcisse Muvunyi et Ephrem Setako, condamnés, respectivement à 15 ans et 25 ans de prison.
Le TPIR qui se félicite aujourd'hui de la rapidité des délibérations dans des affaires à accusé unique, planche cependant sur trois procès collectifs dans lesquels les auditions sont terminées depuis longtemps.
Le procès qui illustre le mieux cette lenteur est celui de quatre anciens ministres, dans lequel le verdict est attendu au plus tôt vers la fin de l'année alors que les réquisitions et plaidoiries finales ont été entendues en décembre 2008.
ER/GF
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