25.03.10 - TPIR/NZABONIMANA - PARIS NIE LA PRESENCE DE SES SOLDATS SUR LE MONT NDIZA

Arusha, 25 mars 2010 (FH) - Paris a réfuté une allégation faite devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) selon laquelle un contingent de 60 soldats français se trouvait au mont Ndiza, dans le centre du Rwanda, d'avril à juillet 1994, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

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Dans une requête datée du 15 février, les avocats de Callixte Nzabonimana, ministre de la Jeunesse dans le gouvernement en place pendant le génocide de 1994, avaient demandé à la chambre de rendre une ordonnance appelant les autorités françaises à confirmer ou infirmer cette allégation faite les 1er et 2 décembre 2009 par un témoin désigné par le nom de code CNAL.

Le témoin avait d'ailleurs ajouté avoir servi de cuisinier à ces militaires français.

Les défenseurs de l'ex-ministre avaient également demandé, en cas de confirmation, à connaître les noms de ces soldats, les unités auxquelles ils appartenaient et les dates exactes de leur présence. La défense expliquait, en s'en remettant à la chambre, avoir tenté en vain de vérifier cette information auprès de Paris.

Alors que les juges n'avaient pas encore statué sur la requête, le greffe, l'organe chargé de l'administration du TPIR et de ses rapports avec les gouvernements, a reçu de l'ambassade de France en Tanzanie une note verbale qui dément l'affirmation du témoin CNAL.

« L'état-major général des forces armées (françaises) et la direction des affaires juridiques du ministère de la Défense n'ont trouvé aucun document attestant la présence de militaires français au mont Ndiza au cours de la période en question», indique cette note verbale citée par la chambre dans une ordonnance datée du 19 mars et parvenue jeudi à l'agence Hirondelle.

Ainsi, selon la chambre, il n'est plus nécessaire de rendre une ordonnance demandant à Paris de coopérer avec la défense de Nzabonimana.

Cette réponse française conforte les avocats de l'ex-ministre, dont la démarche visait à prouver que le témoin CNAL n'était pas crédible et que toutes les allégations qu'il a portées contre leur client sont fausses.

L'ex-ministre, qui clame son innocence, est inculpé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, extermination et assassinats.

Originaire de Gitarama, Nzabonimana, qui est présenté par le procureur comme le principal instigateur des massacres dans cette préfecture du centre du Rwanda, était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de l'ex-président Juvénal Habyarimana.

ER/GF

© Agence Hirondelle