« Cela nous préoccupe au plus haut point. C'est un lourd défi pour tous les Rwandais. Nous sommes prêts à apporter notre contribution, de quelque nature qu'elle soit, dans le cadre des efforts visant à faire face aux conséquences du génocide », a indiqué vendredi à l'agence Hirondelle Géraldine Umugwaneza, présidente de la communauté rwandaise d'Arusha.
Cette juriste est greffière adjointe de la Cour est-africaine de justice (EACJ) dont le siège se trouve à Arusha.
«Jusqu'en juillet, des membres de notre communauté se relayeront au Rwanda pour voir, sur place, en quoi pourrait consister notre intervention », a précisé le vice-président, Noun Bandyandora, employé du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), également basé dans cette ville du nord de la Tanzanie.
La plupart des discours prononcés mercredi, à Kigali et ailleurs dans le monde, à l'occasion du 16 ième anniversaire du génocide, dont celui du président Paul Kagame, sont en effet revenus sur le traumatisme post-génocide.
A Arusha, le souci du chef de l'Etat a été relayé mercredi soir, en présence des responsables de l'administration et de la jeunesse tanzaniennes, par Aloys Mutabingwa, ancien représentant du gouvernement rwandais au TPIR et actuel secrétaire général adjoint de la Communauté d'Afrique de l'est (EAC).
« Nous devrions comprendre qu'un immense trauma continue d'affecter la vie quotidienne des victimes du génocide au point d'influencer leurs relations personnelles avec les autres », a déclaré le diplomate rwandais.
M.Mutabingwa a appelé à des gestes concrets capables de changer la vie quotidienne des survivants, car a-t-il estimé, le recours à des actions de soutien psychologique est insuffisant.
« Nous pouvons agir ensemble pour rendre l'espoir à ces victimes qui ont perdu l'espoir de vivre une vie de qualité », a ajouté le diplomate qui s'exprimait après une « marche de la mémoire » organisée par la communauté rwandaise dans la petite ville.
Selon la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), près d'un tiers des Rwandais vivent traumatisés par le génocide.
Les survivants sont bien - sûr les plus sévèrement touchés, mais les bourreaux sont aussi hantés par l'horreur de leurs actes, selon le ministre rwandais de la Culture, Joseph Habineza.
La tranche d'âge la plus affectée est celle de 15 à 22 ans, selon la même source.
ER/GF
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