15.04.10 - TPIR/KAREMERA - BAGOSORA ET NYIRAMASUHUKO SUR LA LISTE DES TEMOINS DE NZIRORERA

Arusha, 15 avril 2010 (FH) - Les deux plus célèbres détenus du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le colonel Théoneste Bagosora, et l'ex-ministre de la Famille, Pauline Nyiramasuhuko, se trouvent sur la liste des prochains témoins de Joseph Nzirorera, un dirigeant de l'ex-parti présidentiel, poursuivi devant la même juridiction.

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Directeur de cabinet au ministère de la Défense en 1994, Bagosora, qui avait été présenté par l'accusation comme « le cerveau » du génocide, a été condamné à la prison à vie en décembre 2008 et attend son procès en appel.

Il a cependant été acquitté du chef d'entente en vue de commettre le génocide qui se trouvait au coeur de l'affaire.

Quant à Nyiramasuhuko, première femme poursuivie pour génocide devant un tribunal international et seule femme à avoir été mise en accusation par le TPIR, elle attend le verdict de la chambre de première instance.

Selon un ordre de comparution consulté jeudi sur le site internet du tribunal, l'ex-ministre devrait passer à la barre avant le colonel. Le texte de Maître Peter Robinson, l'avocat principal américain de Nzirorera, ne précise cependant pas les dates de comparution.

La liste comprend par ailleurs le célèbre historien Ferdinand Nahimana, condamné à 30 ans de prison par le TPIR.

Y figure également Léon Habyarimana, un fils de l'ex-président dont l'assassinat, dans la soirée du 6 avril 1994, déclencha le génocide. Léon Habyarimana vit en exil en Europe.

Originaire de l'ancienne préfecture de Ruhengeri, dans le nord du Rwanda, Nzirorera, ancien secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), est inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité.

Ingénieur civil de formation, il est jugé avec deux juristes de renom au Rwanda, l'ex-président du MRND, Mathieu Ngirumpatse, et l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera. Les trois personnalités répondent notamment d'exactions commises à travers le pays par des membres de leur parti en 1994.

Ils clament leur innocence, arguant de l'absence de lien de subordination entre eux et les auteurs matériels de ces crimes.

ER/GF

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