Conduit en interrogatoire principal par Me Vincent Courcelle-Labrousse, l'avocat français de Nzabonimana, l'ancien maire de Rutobwe, dans le centre du Rwanda, a indiqué avoir fait deux déclarations mensongères aux enquêteurs du bureau du procureur qui l'interrogeaient en 1998, puis en 2003, au sujet de l'ex-ministre.
« Ce n'est que fabrication et mensonge », a déclaré l'ancien responsable administratif, réfugié depuis 2 ans, dans un pays dont la défense de Nzabonimana refuse de donner le nom au public.
Il a expliqué qu'après son retour d'exil dans l'ex-Zaïre, l'actuelle République démocratique du Congo (RDC), il avait été convoqué par Charles Gahunde, le nouveau maire de Rutobwe, qui lui avait demandé d'incriminer l'ex-ministre.
« Si j'avais refusé de collaborer, j'aurais pu me retrouver en prison », a affirmé le témoin, justifiant ainsi les graves accusations portées en 1998 et en 2003 contre l'ancien dignitaire et qu'il réfute aujourd'hui.
Il avait allégué, entre autres, que l'accusé avait tenu des réunions dans la commune Rutobwe pour inciter les Hutus à tuer « les ennemis Tutsis » en avril 1994.
Mporanzi a tenu à préciser que l'une des raisons de sa présence devant les juges du TPIR était de réparer le tort causé à l'inculpé et de lui présenter des excuses formelles.
Le témoin doit encore être confronté aux questions du procureur, un contre- interrogatoire au cours duquel l'accusation mettra en doute la version de l'ex-maire quant aux raisons de sa volte-face.
Nzabonimana, qui clame son innocence, est inculpé d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, extermination et assassinats.
Originaire de Gitarama, l'ex-ministre est présenté par le procureur comme le principal instigateur du génocide dans presque toutes les communes de cette préfecture du centre du Rwanda.
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