25.06.10 - TPIR/KAREMERA - BAGOSORA ENTAME SON TEMOIGNAGE POUR LA DEFENSE DE NZIRORERA

Arusha, 25 juin 2010 (FH) - Le colonel Théoneste Bagosora, dont la déposition avait été plusieurs fois reportée, a commencé vendredi son témoignage pour la défense de Joseph Nzirorera, un poids lourd du régime de l'ex-président Juvénal Habyarimana.

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Condamné à la perpétuité, le colonel Bagosora  qui avait été présenté par le procureur comme le cerveau du génocide, attend son procès en appel.

Nzirorera a déjà cité pour sa défense plusieurs autres détenus du TPIR, parmi lesquels l'ex-ministre de la Famille, Pauline Nyiramasuhuko, accusée notamment d'incitation au viol en 1994.

Au premier jour de cette déposition, Bagosora a, comme lors de son propre procès, nié toute responsabilité dans le génocide des Tutsis.

Conduit par Nimi Maydika, l'un des avocats de Nzirorera, l'ancien directeur de cabinet au ministère de la Défense, a notamment nié avoir tenté de faire un coup d'Etat après l'assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.

La déposition devrait entrer la semaine prochaine dans le vif des accusations portées contre Nzirorera, ancien secrétaire général de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).

Nzirorera est jugé avec l'ancien président du MRND, Mathieu Ngirumpatse et l'ancien vice-président du parti,  Edouard Karemera, inculpés, comme lui, de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité.

Les trois anciennes personnalités répondent surtout d'exactions commises en 1994 par des membres de leur formation politique, en particulier les jeunes.

Alors que la défense de Nzirorera tire à sa fin, Ngirumpatse devrait citer ses témoins, actuellement estimés à 37, à partir du 5 juillet.

L'ex-président du MRND s'apprête contre-attaquer au moment où les équipes de défense devant au TPIR reprochent au tribunal de ne pas faire valoir leur immunité après l'arrestation au Rwanda le 28 mai dernier de l'un d'entre eux, l'Américain Peter Erlinder accusé de nier le génocide des Tutsis de 1994.

Le défenseur a été libéré mais pour « des raisons de santé ».

Ses confrères appellent le TPIR à demander l'abandon pur et simple des poursuites rwandaises.

« L'immunité n'est pas garantie, mais je n'abandonne pas mon client. Je demande en revanche de pouvoir exercer ma mission librement, avec le soutien du tribunal et de cette immunité, non seulement pour moi, mais aussi pour tous les membres de mon équipe ainsi que les témoins », déclarait jeudi à l'agence Hirondelle, Frédéric Weyl, l'un des défenseurs de Ngirumpatse.

ER/GF

© Agence Hirondelle

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