Les débats étaient suspendus depuis le 30 septembre dernier.
L'ancien vice-président du MRND avait décidé de ne pas venir au prétoire en guise de protestation contre le refus de la chambre d'expurger du dossier tous les éléments de preuve relatifs à l'ex-secrétaire général du parti, Joseph Nzirorera décédé début juillet alors qu'il citait encore ses témoins dans la même affaire.
En plus de l'exclusion de ces éléments, Karemera et son co-accusé Mathieu Ngirumpatse, ancien président du MRND, avaient également demandé la suspension des débats en attendant la décision de la chambre d'appel, requête que les juges de première instance avaient rejetée.
Dans son arrêt daté du 24 septembre, la chambre d'appel a rejeté le recours, obligeant ainsi Karemera à reprendre sa place dans le prétoire.
Au début de l'audience lundi matin, Don Webster qui conduit le banc du procureur dans cette affaire, et le président de la chambre, Dennis Byron, ont salué le retour de l'accusé.
Ngirumpatse, dernier à présenter ses moyens de défense, a aussitôt cité un ancien diplomate belge au Rwanda, Jean Ghiste. Se fondant sur une rencontre avec des membres du gouvernement intérimaire à la mi-mai 1994 à Gitarama (centre), M,Ghiste a affirmé qu'ils étaient mal organisés et incapables d'arrêter les massacres.
Le procès se poursuit mardi.
Ngirumpatse et Karemera - qui a bouclé sa défense- répondent essentiellement de crimes commis en 1994 par des membres de leur parti, surtout l'aile jeunesse, les Interahamwe.
C'est ce que l'on appelle, en termes juridiques, la responsabilité de supérieur hiérarchique.
Les deux hommes, qui clament leur innocence, rétorquent que le procureur n'a pas prouvé l'existence d'un lien de subordination, de fait ou de droit, entre eux et les auteurs matériels de ces exactions.
Leur procès, qui a connu bien des vicissitudes, compte parmi les plus lents et les plus complexes du TPIR.
NI-ER/GF
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