« La chambre d'appel, siégeant en audience publique, réduit, le juge Pocar ayant une opinion dissidente, la peine de 25 ans d'emprisonnement infligée à Rukundo par la chambre de première instance, à 23 ans d'emprisonnement », a déclaré le juge président Fausto Pocar.
Le condamné, 51 ans, restera sous la garde du tribunal en attendant la désignation de l'Etat où il purgera sa peine, a ajouté le magistrat italien qui lisait un résumé de l'arrêt en langue anglaise.
La chambre d'appel a confirmé les condamnations pour génocide, extermination et assassinats, prononcées en première instance mais en estimant que les premiers juges avaient commis des erreurs dans la qualification de quelques faits, justifiant la légère réduction de la peine.
Selon l'arrêt, l'ex-aumônier militaire a notamment aidé et encouragé à l'enlèvement et aux massacres de Tutsis qui avaient cherché refuge au Collège Saint- Joseph et au Petit Séminaire Saint-Léon situés tous les deux à Kabgayi, dans la préfecture de Gitarama (centre).
Pendant la lecture de l'arrêt, le prêtre, vêtu d'un costume noir, est apparu accablé, gardant la main appuyée sur la joue. Quant le verdict est tombé, il a mis sa main sur la bouche, apparemment stupéfait.
L'abbé Rukundo n'est pas le premier prêtre catholique à avoir été poursuivi par le TPIR.
L'ancien vicaire de Nyange (ouest), Athanase Seromba, a été condamné définitivement à la prison à vie, tandis que l'abbé Hormisdas Nsengimana, qui dirigeait une école secondaire prestigieuse du sud du Rwanda, a rejoint cette année un diocèse italien après son acquittement le 17 novembre 2009.
Un autre prêtre catholique inculpé par ce tribunal, l'abbé Wenceslas Munyeshyaka, sera jugé en France, conformément à une décision de dessaisissement du TPIR.
Le rôle des Eglises, particulièrement de l'Eglise catholique, dans le génocide de 1994 au Rwanda suscite toujours de vives controverses. Lors des pogroms anti-tutsis de 1959 et 1962 au Rwanda, les Tutsis qui s'étaient réfugiés dans des églises avaient eu la vie sauve.
En 1994, ils avaient donc afflué dans ces édifices religieux, espérant échapper à la mort.
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