Ces derniers, qui avaient cherché refuge dans l'église paroissiale de Nyange, située dans la commune Kivumu (ouest) que dirigeait Ndahimana, furent tués dans l'effondrement de l'édifice religieux rasé par un bulldozer le 16 avril 1994, à l'instigation, selon le procureur, des notables de l'endroit, dont le maire et le vicaire Seromba.
« Ils ont travaillé ensemble pour la destruction de l'église. Ils ont collaboré », a accusé le témoin CBK ainsi dénommé pour dissimuler son identité.
Selon ce témoin hutu, qui affirme avoir été lui même présent sur les lieux, le responsable communal s'est rendu plusieurs fois au presbytère du 14 au 16 avril 1994 pour préparer, avec l'homme d'église, le massacre des réfugiés tutsis.
« Si Ndahimana n'était pas venu à la paroisse pour des discussions avec Seromba, l'église n'aurait pas été rasée », a estimé le témoin, affirmant qu'il avait entendu certains de leurs échanges.
Selon CBK, les deux hommes auraient pu, au lieu d'abuser de leur autorité, la mettre à contribution pour prévenir le massacre de Nyange.
L'abbé Seromba a été déjà condamné à perpétuité pour ce carnage tandis que Ndahimana, dont le procès a débuté le 6 septembre, écoute encore ces dépositions accablantes de l'accusation avant de passer à sa défense dans les prochains mois.
Inculpé de génocide et extermination, l'ex-maire de Kivumu proteste de son innocence.
Né en 1952, il a été arrêté le 10 août 2009 dans un camp de réfugiés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré onze jours plus tard au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie.
FK/ER
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