19.11.10 - TPIR/NGIRABATWARE - NGIRABATWARE DEFEND SA PERSONNE ET SON PARTI

Arusha, 19 novembre 2010 (FH) - Au deuxième jour de son témoignage pour sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), l'ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware a affirmé jeudi que ni lui ni son parti n'avaient jamais incité à la haine des Tutsis.

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Originaire de la préfecture de Gisenyi (nord), Ngirabatware était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de l'ex-président Juvénal Habyarimana.

Il a déclaré qu'il assistait des concitoyens de Gisenyi ou d'autres régions du Rwanda indépendamment de leur appartenance ethnique.

S'agissant du MRND, il a nié que le parti ait jamais prôné la haine des Tutsis.

Inculpé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité, Ngirabatware, un gendre du milliardaire  Félicien Kabuga encore recherché par le TPIR, est notamment accusé d'avoir incité aux massacres des Tutsis à Nyamyumba, sa commune natale.

L'ex-ministre a balayé cette allégation du revers de la main, avançant qu'en dépit de son statut de membre du comité préfectoral du MRND, il ne se mêlait pas de la gestion de la commune Nyamyumba.

Ngirabatware qui poursuivra sa déposition lundi prochain est docteur en économie de l'Université de Fribourg (Suisse).

A l'ouverture de la défense mardi, son avocat, Peter Herbert, avait mis en exergue cette stature académique incontestée de son client. « Par ses propres efforts, il s'est hissé au rang des plus brillants économistes du Rwanda ; il a beaucoup fait pour le Rwanda et faisait partie de la nouvelle génération de dirigeants africains qui voulaient participer à la politique pour ensuite laisser la place aux autres sans préalablement se remplir les poches », a déclaré l'avocat britannique.

Après ses études, l'accusé a été, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994). Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.

Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, l'ex-ministre se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.

Le procès s'est ouvert le 22 septembre 2009 et l'accusation a été bouclée le 31 août au terme de l'audition du vingtième et dernier témoin à charge. La défense, quant à elle, a annoncé 95 témoins, un nombre qui sera certainement revu à la baisse sur ordre de la chambre.

NI-ER/GF

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