Commission d'enquête sénatoriale: Yannick Jadot veut "remettre TotalEnergies dans le droit chemin"

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L'ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, futur rapporteur d'une commission d'enquête sénatoriale sur les activités de TotalEnergies, a expliqué jeudi vouloir "remettre" l'entreprise "dans le droit chemin" en faisant la lumière sur ses "très lourdes contradictions" par rapport aux engagements climatiques de la France.

"Les activités de TotalEnergies entrent totalement en contradiction avec nos priorités diplomatiques et les valeurs que défend la France à l'étranger", a lancé le nouveau sénateur de Paris en conférence de presse.

Il présentait les contours de la commission d'enquête lancée à son initiative par le groupe écologiste au Sénat, qui s'étirera sur les six prochains mois à la chambre haute.

L'objectif de cette commission, aux pouvoirs d'enquête et d'auditions élargis, sera de faire des propositions pour "tenter de mobiliser toutes les politiques publiques pour remettre TotalEnergies dans le droit chemin", a-t-il expliqué.

Il a promis d'effectuer un "diagnostic" sur "ce qui apparaît comme de très lourdes contradictions", avant d'auditionner, "évidemment", le PDG de l'entreprise Patrick Pouyanné "pour qu'il nous apporte ses réponses".

Le porte-parole du groupe écologiste Thomas Dossus a également souligné l'importance d'apporter "un éclairage sur les liens existant entre le gouvernement français et TotalEnergies", dénonçant une "opacité" dans ce qu'il a qualifié "d'accointances".

Les deux sénateurs ont listé différents projets de l'entreprise sur lesquels ils souhaitent enquêter, évoquant les implantations du groupe en Azerbaïdjan sur fond de conflit dans le Haut-Karabakh ou les activités de TotalEnergies en Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.

Yannick Jadot se montre régulièrement incisif envers la multinationale, qu'il avait accusée durant la campagne présidentielle de "complicité de crimes de guerre", propos face auxquels TotalEnergies avait annoncé des poursuites en diffamation.

Il a balayé jeudi toute question de conflit déontologique entre cette situation et son rôle de rapporteur dans cette commission d'enquête: "Je suis convaincu que le président Gérard Larcher défendra l'indépendance du Sénat, sa capacité à enquêter et à ne pas subir les pressions qui pourraient venir", a-t-il assuré.

Plusieurs commissions d'enquête sénatoriales ont eu un retentissement non négligeable ces dernières années dans l'espace public, sur l'affaire Benalla, le Fonds Marianne ou encore les cabinets de conseil.

ama/hr/sp

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