17.01.11 - TPIR/NDAHIMANA - DEBUT DE LA DEFENSE D'UN EX-MAIRE ACCUSE DU MASSACRE DE NYANGE

Arusha, 17 janvier 2011 (FH) - Un ex-maire essentiellement poursuivi pour le massacre de près de 2.000 Tutsis dans une église de sa commune, en avril 1994, a entamé lundi sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

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Grégoire Ndahimana dirigeait la commune Kivumu, dans l'ouest du pays, pendant le génocide des Tutsis de 1994.

Le procureur l'accuse notamment d'avoir participé à l'organisation du massacre d'environs 2.000 Tutsis qui avaient cherché refuge à l'église paroissiale de Nyange, dans son entité administrative.

« Les témoignages à charge contre Ndahimana sont invraisemblables et non fiables. Il espère être acquitté à la fin de la procédure », a déclaré son avocat tanzanien, Bharat Chadha.

L'ancien responsable administratif est inculpé de génocide et extermination.

« La preuve de la défense montrera qu'à aucun moment, il n'a eu l'intention de tuer les réfugiés tutsis à l'église de Nyange ou ailleurs. La chambre entendra qu'il n'était pas présent sur les lieux du crime les 14, 15 et 16 avril 1994 » lors des attaques à l'église.

Les réfugiés tutsis sont morts lorsque l'église dans laquelle ils s'étaient barricadés a été démolie par un bulldozer.

"Après avoir appris la nouvelle du massacre à l'église, Ndahimana est immédiatement venu au bureau" de l'Inspecteur de police judiciaire, Fulgence Kayishema. Il faisait des rapports réguliers à sa hiérarchie «sur la situation dans sa commune», a poursuivi Me Chadha.

Egalement inculpé par le TPIR, Fulgence Kayishema est encore en fuite.

Selon l'avocat tanzanien, Ndahimana a tenté de réprimer le massacre de Nyange, en arrêtant cinq suspects qui ont été malheureusement relâchés par l'inspecteur de police judiciaire Kayishema.

Après cette déclaration liminaire, le plaideur a appelé à la barre son premier témoin, désigné par le pseudonyme ND 13.

Le procès se poursuit mardi.

Né en 1952, Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré au centre de détention des Nations Unies à Arusha 11 jours plus tard.

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© Agence Hirondelle