Inculpé de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, Nizeyimana, 48 ans, était basé à l'Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare (sud) pendant le génocide des Tutsis de 1994.
« L'ESO était une école, mais c'était aussi un camp militaire. Pendant la guerre, elle était devenue le quartier général des tueurs à Butare», a déclaré l'ancien gendarme Anaclet Dufitumukiza, qui avait alors le grade de caporal.
Selon le procureur qui poursuit le capitaine notamment pour sa responsabilité de supérieur hiérarchique, Nizeyimana était commandant en second de l'ESO, ce que l'accusé conteste.
Le témoin a par ailleurs affirmé que des soldats de cette école militaire avaient tué des civils tutsis à l'église paroissiale de Cyahinda, toujours dans la préfecture de Butare, le 19 avril 1994.
A la question de la chambre qui voulait savoir comment il pouvait être aussi formel, l'ancien gendarme n'a pas hésité un seul instant. « Je connaissais les soldats de l'ESO », a répondu le témoin, soulignant que le camp de la gendarmerie, où il était basé, se trouvait dans la même ville de Butare.
Répondant à la défense qui voulait savoir si l'accusé était vraiment le numéro deux du camp de l'ESO, le témoin a affirmé : « J'étais gendarme. J'ai passé 10 ans à la gendarmerie. Quand je me rendais au camp ESO, je voyais Nizeyimana donner des ordres et des directives ».
Le procès se poursuivra lundi prochain.
Nizeyimana, qui clame son innocence, a été arrêté le 5 octobre 2009 à Kampala, en Ouganda, et transféré le lendemain au centre de détention du TPIR à Arusha (Tanzanie).
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