24.01.11 - TPIR/NDAHIMANA - UNE SURVIVANTE DU GENOCIDE DEFEND SON ANCIEN MAIRE NDAHIMANA

Arusha, 24 janvier 2011 (FH) - Une survivante du génocide des Tutsis a affirmé lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) que son ancien maire, Grégoire Ndahimana, ne se trouvait pas à l'église de Nyange lorsque cette dernière fut attaquée à la mi-avril 1994.

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L'église catholique de Nyange est située dans l'ancienne commune de Kivumu (ouest) que dirigeait l'accusé, poursuivi devant le TPIR pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité.

« Je n'ai pas vu Ndahimana durant l'attaque » du 15 avril 1994, a déclaré la dame, désignée pour son témoignage, par le nom de code ND-7.

Elle a affirmé que l'ancien responsable n'était pas non plus présent la journée suivante lorsque l'édifice religieux fut démoli par un bulldozer, ensevelissant quelque 2.000 Tutsis qui y avaient cherché refuge.

La chambre a dû interrompre l'audition pendant une dizaine de minutes lorsque le témoin a fondu en larmes, à l'évocation de son calvaire durant l'attaque.

L'émotion passée, elle a indiqué n'avoir vu l'accusé que le 17 avril. Selon la déposition, Ndahimana a alors conduit le témoin et une vingtaine d'autres survivants blessés au centre de santé le plus proche.

En contre-interrogeant Mme ND-7, Segun Jegede du bureau du procureur, lui a demandé comment elle aurait pu voir ce qui se passait à l'extérieur de l'église alors qu'elle était cachée. « Il y avait une fenêtre, nous pouvions nous lever et observer ce qui se passait », a-t-elle répondu.

Défendant une nouvelle fois son ancien maire, elle a affirmé que les attaques avaient été dirigées par d'autres personnalités influentes de l'endroit , parmi lesquelles  l'inspecteur de police judiciaire  Fulgence Kayishema, encore recherché par le TPIR, et l'abbé Athanase Seromba, condamné à la prison à vie pour le massacre de Nyange.

Le procès se poursuit mardi.

Né en 1952, Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Il a été transféré au centre de détention des Nations Unies à Arusha 11 jours plus tard.

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