22.02.11 - RWANDA/GB - KIGALI VA RELANCER LES DEMANDES D’EXTRADITION REJETEES PAR LONDRES

Kigali, 22 février 2011 (FH) - Le Rwanda  a annoncé mardi qu'il allait relancer les demandes d'extradition visant des suspects de génocide vivant actuellement en Grande Bretagne.

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La justice britannique avait refusé d'extrader des personnes d'origine  rwandaise craignant qu'elles ne soient condamnées à la prison à vie dans  l'isolement, ou ne puissent pas citer leurs témoins dans les mêmes conditions que le procureur.

Londres s'appuyait, ainsi que d'autres capitales européennes, sur des décisions du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie.

Le porte-parole du parquet général du Rwanda, Alain Mukurarinda, a indiqué  mardi sur les ondes de Radio Rwanda que la prison à vie dans l'isolement  ne faisait plus partie du code pénal rwandais et que des réformes avaient  également été effectuées  pour garantir les mouvements et la sécurité des témoins.

« Tout cela a été modifié par le Rwanda », a-t-il souligné en langue rwandaise. « L'idéal pour le Rwanda est que ces suspects soient jugés ici  », a dit Mukurarinda, sans toutefois exclure des procès en Grande Bretagne étant donné que le pays s'est doté récemment d'une loi lui permettant de juger ces suspects.

La Haute cour de Londres avait donné raison en avril 2009 à quatre Rwandais qui s'opposaient à leur extradition vers leur pays, où ils sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsis en 1994.

Arrêtés le 28 décembre 2006 en Grande Bretagne, Emmanuel Nteziryayo, ancien maire de Mudasomwa (sud), Célestin Ugirashebuja, ancien maire de Kigoma (sud), Charles Munyaneza, ancien maire de Kinyamakara (sud) et Vincent Bajinya, ancien chef milicien présumé, nient toute responsabilité dans le génocide,

Ce dernier, médecin de formation, avait réussi à obtenir la nationalité britannique, sous le nom de Vincent Brown.

Leur extradition avait été décidée par la ministre britannique de l'Intérieur, Jacqui Smith mais ils avaient introduit un recours devant la Haute Cour.

ER/GF

© Agence Hirondelle