21.02.11 - CPI/KATANGA - LES REPRESENTANTS DES VICTIMES PRESENTENT LEURS PREMIERS TEMOINS

La Haye, 21 février 2011 (FH) - Des victimes participant au procès intenté contre Mathieu Ngudjolo et Germain Katanga devant la Cour pénale internationale (CPI) ont commencé à déposer lors de la reprise du procès, lundi.

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Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo sont poursuivis pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis lors de l'attaque du village de Bogoro, dans la région de l'Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le 24 février 2003.  Selon le procureur, l'attaque de Bogoro aurait fait plus de 200 morts. A l'époque, Germain Katanga était l'un des commandants de la Force de résistance patriotique en Ituri (FPRI) et Mathieu Ngudjolo émargeait au Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), deux milices congolaises.

Lors de la première étape du procès, ouverte le 24 novembre 2009, le procureur avait appelé 24 témoins à la barre et bouclé la présentation de ses preuves. Avant la défense, les avocats des victimes ont obtenu l'autorisation d'appeler à la barre deux des 365 victimes qu'ils représentent.

« Indépendamment des témoins appelés par l'accusation ou par la défense », a expliqué à Hirondelle Fadi El-Abdallah, l'un des porte-parole de la Cour, les représentants légaux des victimes peuvent proposer d'entendre « le témoignage de certaines victimes ».

A l'ouverture de l'audience, Maître Fidel Nsita Luvengika, l'un des représentants des victimes, a déclaré que « huit ans après l'attaque de Bogoro (...) les victimes attendent que la vérité soit faite. »

Le témoin victime V19P002 a commencé par raconter qu'avant 2003, l'atmosphère à Bogoro était sereine, avant de décrire les premiers troubles. Mais au cours de l'audience, le président de la chambre, le juge Bruno Cotte, a demandé à l'avocat d'éviter que la déposition soit « trop répétitive, par rapport aux témoins que nous avons déjà entendus ».

L'enquête sur les crimes commis en République démocratique du Congo (RDC) a débuté le 23 juin 2004. Katanga a été arrêté et transféré à La Haye le 17 octobre 2007. Quant à Mathieu Ngudjolo, il a été arrêté le 6 février 2008 et transféré le lendemain aux Pays-Bas. Leur procès s'est ouvert le 24 novembre 2009.

A ce jour, quatre responsables de milices, accusé de crimes commis en RDC, sont incarcérés et un suspect est toujours en fuite. Mais les charges retenues contre eux sont très faibles au regard de la tragédie congolaise. Selon la décision de confirmation des charges imputées à Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo, « le conflit armé avait été attisé par les interventions des gouvernements de l'Ouganda, du Rwanda et de la RDC, qui ont chacun soutenu différentes milices basées en Ituri ». Mais aucun haut responsable des guerres de l'est du Congo n'est visé par le procureur de la Cour, Luis Moreno Ocampo.

SM/ER/GF

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