24.02.11 - RWANDA/GENOCIDE - LA LISTE DES JOURNALISTES VICTIMES DU GENOCIDE EN COURS DE REVISION

Kigali, 24 février  2011 (FH) - Le Haut conseil des médias (HCM), l'organe étatique de régulation de la presse au Rwanda, a annoncé mercredi qu'il travaillait à une "vraie liste" des journalistes victimes du génocide perpétré contre les Tutsis, d'octobre 1990 à décembre 1994.

1 min 38Temps de lecture approximatif

Alors que la communauté internationale considère que le génocide a débuté en avril 1994, le Rwanda affirme que la chasse aux Tutsis a commencé le 1er octobre 1990, date de déclenchement de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir.

« Nous voulons désormais honorer les vraies victimes du génocide, dès la 17ème commémoration, tous des confrères de la presse publique et privée », a expliqué Patrice Mulama, secrétaire exécutif du HCM.

Le Rwanda commémore le 7 avril de chaque année le génocide des Tutsis de 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués.

M. Mulama a indiqué disposer de sources selon lesquelles l'actuelle liste de journalistes victimes du génocide incluerait certains confrères qui ne le méritent pas. Pour corriger la liste, le HCM s'appuie sur une équipe de journalistes d'avant le génocide et de chercheurs.

Cela permettra, selon lui, de connaître les vraies victimes, leurs organes de presse, la date de leur mort, le sort des membres de leur famille, etc.

Il s'agit, également, d'établir la liste des journalistes coupables ou suspects de génocide, ceux qui ont tué ou fait tuer des confrères. « Cette liste sera également rendue publique au cours de la 17ème commémoration », a promis Patrice Mulama.

Le Haut conseil des médias entend « honorer la mémoire des disparus en assistant les membres de leurs familles nécessiteux », même en dehors des périodes de commémoration officielle, a assuré Mulama.

Au terme de cette étude, le HCM espère avoir une nouvelle liste plus étendue de « médias de la haine ». Certains, en effet, n'ont échappé à cette classification que grâce à l'irrégularité de leurs publications « incendiaires », a-t-il ajouté.

SRE/ER/GF

 © Agence Hirondelle