Germain Katanga dit « Simba » (le lion, en kiswahili) est accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis lors de l'attaque de Bogoro, en Ituri, région de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le 24 février 2003. A l'époque, il était, selon le procureur, l'un des commandants de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) et son co-accusé, Mathieu Ngudjolo, émargeait au Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), une autre milice congolaise.
Au cours de la première étape du procès, ouvert le 24 novembre 2009, le procureur avait appelé 24 témoins à la barre. Le substitut, Eric MacDonald, affirme que les deux accusés ont voulu «rayer Bogoro de la carte » et ont agi de concert, à la tête de leurs milices respectives. Les avocats des victimes ont ensuite appelé deux témoins parmi les 365 victimes qu'ils représentent.
Au cours des prochains mois, la défense de Germain Katanga devrait entendre 22 témoins. L'accusé pourrait lui aussi déposer. Mathieu Ngudjolo procèdera ensuite à l'audition de ses 19 témoins.
Dans une ordonnance rendue le 15 mars, la chambre, présidée par le juge français Bruno Cotte, a décidé d'allouer quatre heures d'interrogatoire pour chaque témoin de la défense et quatre heures trente de contre-interrogatoire par le procureur, estimant que « cette différence est justifiée, dès lors que ce dernier doit prouver son cas au-delà de tout doute raisonnable ».
Par ailleurs, dans une requête déposée le 14 mars, l'avocat de Germain Katanga demande que l'accusé puisse rencontrer les témoins au terme de leur déposition. « Ces visites sont d'une importance particulière pour M. Katanga, étant donné qu'il est détenu depuis six ans », plaide maître David Hooper.
Promu brigadier général au sein des Forces armées congolaises en décembre 2004, Germain Katanga avait finalement été arrêté en mars 2005 et détenu pendant trois ans à Kinshasa avant d'être transféré à La Haye, le 17 octobre 2007. Pour maître David Hooper, « il a passé trois ans en détention à Kinshasa, sans possibilité d'avoir la visite de personnes basées en Ituri. Les trois dernières années ont été passées à La Haye, avec évidemment des contacts très limités avec sa famille ou ses connaissances. Ceci constitue une longue période de relatif isolement », écrit l'avocat britannique avant d'ajouter qu'il serait « juste et équitable qu'il puisse être autorisé à de telles visites ». Les juges n'ont pas encore rendu leur décision.
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