Le professeur Samarin a déposé un rapport sociolinguistique sur le Sango et le Lingala, rédigé à la demande du Bureau du procureur et des représentants des victimes. A la demande du procureur, il s'est rendu une nouvelle fois à Bangui, début mars. Questionné par le substitut du procureur, Jean-Jacques Badibanga, le témoin a détaillé ses compétences et expliqué sa méthode de travail. « J'ai commencé par lire des documents envoyés par la CPI (...) et la plupart des documents étaient les procès verbaux des interrogatoires des témoins » a-t-il expliqué. Il a aussi étudié les similitudes et les différences entre le sango et le lingala. Au cours de leurs dépositions, de nombreux témoins ont expliqué qu'ils parvenaient à identifier les soldats de Jean-Pierre Bemba, notamment parce qu'ils ne parlaient pas en sango, mais en lingala. L'expert poursuivra sa déposition lors des prochaines audiences.
Précédemment, la Cour avait entendu le témoin 119, une victime, protégée par un pseudonyme. Sa déposition a été entrecoupée de très nombreux huis clos. Elle a raconté les crimes, dont les viols et les pillages, commis par les Banyamulenge, qui « sont venus en raison d'une mésentente entre le président de l'époque [Ange Félix Patassé] et les rebelles » de François Bozize, aujourd'hui au pouvoir, a-t-elle expliqué.
Jean-Pierre Bemba est poursuivi pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 2002 et 2003 en Centrafrique. A l'époque, le président Ange Félix Patassé avait appelé les soldats de Bemba en renfort pour lutter contre les rebelles de François Bozize, aujourd'hui au pouvoir.
Le sénateur congolais a été arrêté en Belgique le 24 mai 2008 et transféré à la CPI le 3 juillet 2008.
SM/GF
© Agence Hirondelle