Lazare Kobagaya, originaire du sud du Rwanda, a rejoint sa famille aux Etats-Unis en 2005. Dans son dossier de candidature à la nationalité américaine, il avait affirmé avoir vécu au Burundi de 1993 à 1995, et ne jamais avoir commis de crimes pour lequel il n'aurait pas été jugé.
Or, la justice américaine le soupçonne d'avoir, pendant le génocide de 1994, ordonné à des Hutus de brûler les maisons de Tutsis et de tuer les femmes Tutsies ayant épousé des Hutus.
De nombreux témoins de l'accusation devraient faire le voyage depuis le Rwanda pour ce procès qui pourrait durer de 8 à 10 semaines.
Pour la défense, un procès équitable est impossible, les témoins venant du Rwanda ne pouvant s'exprimer librement par peur de représailles lors de leur retour au pays.
S'il est reconnu coupable, Lazare Kobagaya risque l'expulsion.
Selon le journal local The Wachita Eagle, seulement deux jurés sur les douze requis étaient présents à l'ouverture du procès. La sélection des jurés est rendue difficile par le fait que la plupart des personnes pressenties avouent ne rien savoir du Rwanda ni des événements qui s'y sont déroulés. Le juge en charge du dossier, Monti Belot, les avertit également qu'ils auront à entendre des témoignages « macabres et perturbants », certains émanant de gens ayant directement participé au génocide.
Une femme a été récusée après avoir admis qu'entendre des témoignages de gens en ayant tué d'autres l'ennuyait. Un homme a également été écarté après avoir dit qu'il ne souhaitait pas siéger si l'accusé, reconnu coupable, devait être expulsé vers un pays où il risquait d'être tué.
Le ministère américain de la Justice a affirmé que ce procès était le premier cas concernant une affaire de génocide à se dérouler sur le sol américain.
GF
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