02.05.11 - CPI/KATANGA - UN TEMOIN DEMANDE L'ASILE POLITIQUE AUX PAYS-BAS

La Haye, 2 mai 2011 (FH) - Ancien agent des services de renseignements congolais, Pierre Mbodina, dit Pichou, a demandé l'asile politique aux Pays-Bas. « J'ai demandé une chose, l'asile politique. Je n'ai pas besoin de me soustraire à la justice, je veux qu'un Etat européen me juge » a-t-il déclaré au terme de sa déposition, qui avait débuté le 18 avril. Appelé à témoigner par la défense de Germain Katanga, Pierre Mbodina est détenu depuis plus de six ans à la prison de Makala, à Kinshasa.

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« Chacun de vous à des documents, des correspondances, qui attestent clairement l'irrégularité de la procédure engagée contre ma personne par le gouvernement congolais, a-t-il déclaré. Cela fait bientôt sept ans que j'attends cette justice, mais elle n'arrive pas. Je ne sais pas pourquoi. Je demande que la justice soit faite pour décanter cette situation d'emprisonnement. Cette demande, je la fais expressément à la Cour. Vous avez la possibilité de faire faire la justice pour moi. »

La cour a suggéré au témoin d'adresser sa demande directement aux autorités néerlandaises, via son avocat.

Au cours de sa déposition, Mbodina avait expliqué à la chambre avoir d'abord été arrêté pour l'assassinat de casques bleus du Bengladesh, en février 2005, puis avoir été accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat et enfin, de crimes contre l'humanité. Aucune procédure n'a cependant été engagée contre lui à Kinshasa. « La MONUSCO est là et devrait être empressée pour rendre la justice à ses casques bleus. Mais elle semble aussi laxiste que le gouvernement », a-t-il accusé.   

Le témoin, qui a déposé publiquement, a demandé que des mesures de protection supplémentaires soient prises, suite à son audition.  « Après tout ce qui s'est passé ici, ma vie est en danger (...) Dans les services de renseignements, quelqu'un qui trahit l'organisation ou livre des renseignements hors des cadres hiérarchiques est passible de la mort. C'est vrai sous tous les cieux. Aujourd'hui, je suis livré à l'autel de la mort pour tout ce qui s'est passé ici. »

Le procès de Germain Katanga s'est ouvert le 24 novembre 2009. Ancien commandant dans la Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI), il est accusé, avec Mathieu Ngudjolo, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis le 24 février 2003, à Bogoro.

SM/GF

© Agence Hirondelle