Sénateur congolais et ancien chef rebelle, Jean-Pierre Bemba, est accusé de crimes contre l'humanité pour les viols, meurtres et pillages commis par ses hommes en Centrafrique. Sa milice, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) avait été appelée en renfort par le président d'alors, Ange-Félix Patassé, menacé par une rébellion.
Au cours de son enquête, le juge Panfilde avait entendu plus d'une centaine de témoins et victimes des affrontements. Répondant aux questions de l'accusation conduite par Petra Kneuer, substitut du procureur, le témoin est revenu successivement sur les données de ses enquêtes en rapport avec le commandement des troupes sur terrain, et sur les dépositions des victimes de viols.
Oradima Panfilde a ainsi affirmé que « pendant les affrontements d'octobre 2002 à mars 2003, c'est le président Ange-Félix Patassé qui dirigeait les troupes militaires sur le terrain ». Selon les informations recueillies pendant ses enquêtes, il a aussi déclaré à la cour que « tous les commandants des forces qui combattaient la rébellion de François Bozizé rendaient compte au chef de l'Etat de l'époque. Sur le terrain, il y avait plusieurs groupes armés » a-t-il ajouté.
Oradima Panfilde avait fourni au procureur les noms des chefs militaires de l'époque. Il a estimé que la Cour devrait les interroger pour comprendre le déroulement des opérations et le fonctionnement de la cellule de crime mise en place par le président Patassé.
Le procès de Jean-Pierre Bemba a débuté le 22 novembre 2010. Le sénateur centrafricain avait été arrêté en Belgique le 24 mai 2008 et transféré à la Cour début juillet.
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