02.06.11 - RWANDA/GACACA - LA PERPETUITE POUR UN EX-EMPLOYE LOCAL EXTRADE PAR L'OUGANDA

Arusha, 2 juin 2011 (FH) - Un tribunal populaire gacaca de l'est du Rwanda a condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité un ancien employé communal qui avait été extradé par l'Ouganda où il se cachait, a rapporté jeudi le quotidien rwandais, le New Times.

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Ancien caissier de la commune Murambi (est), Augustin Nkundabazungu, a été remis aux autorités rwandaises en août 2010, en exécution d'un mandat d'arrêt international.

D'abord jugé et condamné par contumace, il avait fait valoir, à son retour, son droit à un nouveau procès, conformément à la loi rwandaise.

« Après avoir examiné les témoignages, le tribunal reconnaît Nkundabazungu coupable d'avoir mobilisé les gens pour commettre le génocide, dirigé les milices Interahamwe dans les massacres de Tutsis et érigé des barrages routiers auxquels beaucoup de Tutsis ont été tués », indique le New Times, citant le jugement.

L'ancien employé communal comparaissait devant un tribunal gacaca de Murambi.

« Nkundabazungu a par ailleurs participé à plusieurs attaques au cours desquelles des Tutsis ont été tués à la paroisse de Kiziguro (...) Le tribunal le condamne ainsi à la réclusion criminelle à perpétuité », poursuit le jugement cité par le New Times.

Devant plusieurs rescapés du génocide venus entendre la décision de la juridiction gacaca, Nkundabazungu a déclaré qu'il contestait la compétence de ce tribunal populaire et que son affaire aurait dû être portée devant la Haute Cour.

Il a ainsi refusé de signer les procès-verbaux d'usage, ajoute ce quotidien privé. « Je ne peux pas signer ces papiers (...) Seul Dieu est juge », a-t-il dit.

Un ancien maire de Murambi, Jean-Baptiste Gatete, qui avait dirigé la commune avant le génocide, a été condamné à la prison à vie par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour les massacres dans cette région.

Dans son jugement rendu le 29 mars dernier, la chambre de première instance a conclu que Gatete avait gardé son autorité sur les miliciens locaux et la police communale, après avoir été relevé de ses fonctions de maire.

Il attend de comparaître en appel.

ER/GF

© Agence Hirondelle