Ancien maire de la commune rwandaise de Kabarondo, dans l'est du Rwanda, Octavien Ngenzi est accusé de génocide et de crimes contre l'humanité, suite à une information judiciaire ouverte en 2010 par le parquet de Mayotte, où il avait fait une demande d'asile politique sous un faux nom.
Une plainte avait été déposée au parquet de Mamoudzou par une association de défense des victimes du génocide rwandais, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda.
Mis en examen en juin 2010, M. Ngenzi a été transféré à la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne, où sa détention vient d'être prolongée. Son dossier est à l'instruction au Tribunal de grande instance de Paris, qui traite 17 autres dossiers de présumés génocidaires rwandais. 16 sont maintenus en liberté sur le territoire français, dans l'attente d'un procès.
"Je demande de manière obstinée qu'il soit remis en liberté, car les arguments qui nous sont donnés sont plus réthoriques que conformes à la réalité. On nous dit qu'il risque de s'enfuir, voire même qu'il faut le protéger. Moi je dis qu'il serait mieux dans sa famille", défend Me Mathé.
La femme d'Octavien Ngenzi, qui a obtenu l'asile politique en 2002, vit en France métropolitaine avec leurs sept enfants, dont certains ont obtenu la nationalité française, rappelle l'avocate.
"Les juges des libertés fonctionnent comme une chambre d'enregistrement, s'inquiète Me Mathé. Je comprends pourquoi tout devient difficile à partir du moment où on l'a mis en détention. On a peur de l'impact politique et des commentaires qui pourront être faits. Mais il faudra bien se décider, car rien n'indique la perspective d'un procès."
Octavien Ngenzi était également sous le coup d'une demande d'extradition du Rwanda. Elle a été rejetée le 27 avril par la Cour d'appel de Paris.
FP/ER/GF
© Agence Hirondelle