Soutien à l'Ukraine: l'Europe élargie se réunit à Strasbourg

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Les ministres des Affaires étrangères des 46 Etats membres du Conseil de l'Europe se réunissent vendredi matin à Strasbourg pour discuter du soutien à l'Ukraine après l'invasion russe.

Ce sommet intervient au moment où le Conseil de l'Europe fête ses 75 ans, un anniversaire qui sera célébré jeudi soir lors d'une cérémonie à l'opéra de Strasbourg.

L'organisation internationale a été créée quelques années après la Seconde guerre mondiale, en 1949, pour défendre la démocratie, les droits de l'homme et l'État de droit en Europe. Elle rassemble 46 États et 700 millions de citoyens.

La Russie en a été exclue peu après l'invasion de l'Ukraine, le 24 février 2022.

A l'ordre du jour de la réunion de vendredi figurent les mesures du Conseil de l'Europe face à l'agression russe et le suivi des décisions prises lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à Reykjavik il y a un an.

Lors de ce sommet avait été décidée la création à La Haye d'un registre international destiné à évaluer les dommages infligés à l'Ukraine depuis l'invasion, afin de préparer la facture qui sera présentée un jour à Moscou.

- Registre des dommages -

"L'idée est de répertorier les plaintes relatives aux pertes humaines, aux blessures, à la torture et autres souffrances physiques, y compris les violences sexuelles, aux déplacements forcés ou aux déportations, aux pertes de revenus, à la destruction de logements et des entreprises, à l'environnement", a expliqué en janvier Markiyan Kliuchkovskyi, directeur exécutif de ce Registre.

Il disait s'attendre à recevoir jusqu'à 10 millions de plaintes contre Moscou, des réclamations qui peuvent être déposées via l'application gouvernementale ukrainienne Diia.

Le Conseil de l'Europe a par ailleurs chargé sa secrétaire générale, Marija Pejcinovic Buric, de travailler aux préparatifs d'un "tribunal spécial" afin de juger "le crime d'agression" de la Russie contre l'Ukraine.

Les contours de ce futur tribunal sont encore flous et Mme Buric, dont le mandat s'achève en septembre, devra défricher la question du "statut" de la juridiction ainsi qu'un "éventuel projet d'accord" sur, notamment, "son financement", selon une décision du Comité des ministres du Conseil consultée début mai par l'AFP.

De son côté, la Cour pénale internationale (CPI), qui ne peut pas juger la Russie pour le crime d'agression, a émis début mars des mandats d'arrêt contre deux responsables militaires russes de premier plan.

Un an auparavant, en mars 2023, elle avait lancé un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine pour la "déportation illégale" d'enfants ukrainiens.

Vendredi, les ministres des Affaires étrangères doivent aussi adopter une Convention-cadre sur l'intelligence artificielle. Celle-ci vise à garantir que les systèmes d'IA soient compatibles avec les droits de l'homme, la démocratie et l'Etat de droit.

À l'issue de la réunion, le Liechtenstein cédera la présidence du Comité des ministres à la Lituanie, et la Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte, présentera les priorités de la présidence de son pays.

Une conférence de presse est prévue vendredi à 13H00 avec la ministre des Affaires étrangères du Liechtenstein, la Première ministre de la Lituanie et la secrétaire générale du Conseil de l'Europe.